Le Roi qui est venu dans l’humilité – Pasteur David Jang

1. La venue de Jésus-Christ

Le pasteur David Jang a consacré de nombreuses années à l’étude des Évangiles, en se concentrant particulièrement sur le chapitre 2 de l’Évangile selon Matthieu, qui relate la naissance de Jésus-Christ et révèle la manière dont « le Fils de Dieu est venu ». L’un des thèmes centraux qu’il met en lumière est le conflit entre le « déjà (already) » et le « pas encore (not yet) ». Dans Matthieu 2, des mages venus d’Orient, c’est-à-dire des païens, perçoivent à travers le signe de l’étoile que le Messie est « déjà » né, et ils se réjouissent et l’adorent. Pourtant, les chefs religieux juifs — les grands prêtres et les scribes — s’obstinent à croire que le Messie « n’est pas encore » venu, révélant ainsi un décalage frappant. Le pasteur David Jang souligne que cette scène montre à la fois le piège dans lequel l’Église peut tomber aujourd’hui et l’espérance qu’elle doit garder.

Il s’interroge d’abord sur la raison pour laquelle les grands prêtres et les scribes de Judée n’ont pas pu accepter la « venue déjà accomplie » du Messie. Pour eux, des passages tels que Daniel 7.13 (« Je regardais dans les visions de la nuit, et voici, sur les nuées des cieux arriva comme un fils d’homme ; il s’avança vers l’Ancien des jours, et on le fit approcher de lui… ») étaient profondément ancrés, de même que la prophétie d’Ésaïe 66.15-16, évoquant le « char de feu » et la « flamme ardente » du Jour du Seigneur. En outre, comme le rappelle souvent le pasteur David Jang, l’accent était mis sur un Messie « venant sur les nuées » avec gloire, au son de la trompette de l’archange, manifestant ainsi une royauté glorieuse. De ce fait, lorsque le Messie est né dans un humble mangeoire, ils ne l’ont pas reconnu.

Les chefs religieux n’ont pu renoncer à leur conscience d’être le « peuple élu » ni à l’idée, solidement ancrée, d’un Messie d’une majesté éclatante. Dès lors, même lorsque les Mages d’Orient leur ont annoncé la « venue déjà accomplie du Messie », ils ont eu du mal à le croire. Le pasteur David Jang y voit la tragédie causée par « des attentes humaines limitées, un regard tourné uniquement vers le haut ». Concrètement, dans Matthieu 2.4-6, lorsque le roi Hérode demande : « Où le Christ doit-il naître ? », les grands prêtres et les scribes se réfèrent finalement à Michée 5.2 (« Et toi, Bethléhem Ephrata, petite entre les clans de Juda… »). C’est alors seulement qu’ils se rendent compte qu’il existe, dans les petits prophètes, une prophétie annonçant la naissance du Messie dans la modeste bourgade de Bethléhem, « au plus bas endroit ». Le pasteur David Jang souligne que « la prophétie du Messie venant avec humilité et dépouillement (Michée 5.2) n’avait pas retenu leur attention ».

À partir de ce constat, le pasteur David Jang énonce plusieurs points cruciaux auxquels l’Église d’aujourd’hui devrait prêter attention. Premièrement, il met en garde : si l’Église ne recherche que la « splendeur et la réussite », elle risque de passer à côté de l’image de Jésus-Christ qui vient dans l’humilité. Les grands prophètes de l’Ancien Testament annonçaient un « Roi de gloire », mais l’on ne doit pas ignorer les petits prophètes qui affirment que le Messie vient dans l’humilité. Autrement, il devient difficile de participer pleinement à l’histoire du salut. Deuxièmement, la voie que Jésus a empruntée est marquée par l’« humilité » et le « dépouillement ». Les premières personnes venues adorer l’Enfant Jésus couché dans une mangeoire étaient des païens. Ceux qui se vantaient d’être le peuple élu, considérant qu’il était « trop tôt (not yet) », se sont finalement rangés du côté du roi Hérode, qui cherchait à faire périr le Messie. Ce paradoxe est hautement significatif.

Le pasteur David Jang attire ensuite l’attention sur la scène des Mages offrant leurs présents « or, encens et myrrhe » (Mt 2.11). Selon lui, ces trois présents symbolisent la triple fonction du Christ. L’or (gold) renvoie à l’autorité royale et à la royauté éternelle ; l’encens (frankincense) renvoie à la fonction sacerdotale, puisqu’il symbolise dans l’Ancien Testament la sainteté de Dieu et fait le lien avec l’offrande du grand prêtre ; quant à la myrrhe (myrrh), elle était un parfum utilisé pour embaumer les dépouilles, annonçant ainsi la victoire sur la mort, la résurrection et la vie éternelle. Ainsi, le pasteur David Jang insiste sur le fait que ces présents révèlent la profondeur de l’Évangile : Jésus est le Roi, le Grand Prêtre, et celui qui triomphe en définitive de la mort.

Pourtant, Matthieu 2 ne s’arrête pas là. Découvrant qu’il a été trompé par les Mages, Hérode ordonne un massacre affreux, tuant tous les garçons de moins de deux ans dans les environs de Bethléhem (Mt 2.16). Le pasteur David Jang analyse ce passage en affirmant : « Le mal ne reste jamais inactif, et quand le véritable Roi arrive, le faux roi est pris de peur. » Il aime reprendre cette anecdote humoristique : « Si quelqu’un occupe une place dans un train sans en avoir le billet, il paniquera et tentera de chasser le véritable détenteur de cette place lorsque celui-ci se présentera. » Pour lui, les puissances de ce monde et les forces du mal ne sont que des usurpateurs. Ainsi, lorsque le vrai Propriétaire, le Christ, survient, elles résistent de toutes leurs forces.

Ce passage fait écho à l’Exode, lorsqu’au moment de la naissance de Moïse, le pharaon d’Égypte avait ordonné de tuer tous les garçons hébreux. Le pasteur David Jang souligne que « Satan a toujours redouté le peuple de Dieu et a constamment cherché à le détruire ». Pourtant, dans le livre de l’Exode, les sages-femmes hébreues, par crainte de Dieu et avec ingéniosité, ont sauvé ces enfants (Ex 1.20-21). Ainsi, l’œuvre du salut ne s’est pas interrompue. De même, lors de la naissance de Jésus, un schéma similaire apparaît : obéissant à l’injonction divine, Joseph fait fuir l’Enfant Jésus en Égypte (Mt 2.13-15), protégeant ainsi la vie du Messie.

Lorsque le pasteur David Jang prêche sur ces textes, il emploie souvent l’expression « ce combat acharné pour poursuivre l’histoire du salut ». À peine Jésus est-il venu sur terre qu’il est déjà pourchassé et menacé de mort par le pouvoir en place, au lieu d’être accueilli. Mais le plan de Dieu ne faillit pas. Le Sauveur, venu dans ce monde, devait survivre. Pour cela, Joseph et Marie, faisant preuve de vigilance et d’obéissance, ont pris la route de l’exil. Jésus ne rentrera en terre d’Israël qu’après la mort d’Hérode (Mt 2.19-21). Les dangers n’étant pas totalement écartés, ils recevront à nouveau la consigne, dans un rêve (Mt 2.22), d’aller s’installer en Galilée, à Nazareth.

Le pasteur David Jang souligne alors la portée symbolique de « Nazareth ». Selon lui, l’hébreu pour « rejeton » ou « branche » est netzer (NZR), présent dans Ésaïe 11.1 (« Puis un rameau sortira du tronc d’Isaï, et un rejeton naîtra de ses racines »). Le fait que Jésus ait finalement grandi à Nazareth (NaZaReth) en Galilée évoque, de manière symbolique, la prophétie selon laquelle le Messie serait un descendant de David, issu de la racine d’Isaï. Ainsi, Matthieu 2.23 s’accomplit : « On l’appellera Nazôréen. »

À travers le chapitre 2 de l’Évangile selon Matthieu, le pasteur David Jang nous transmet plusieurs leçons. Premièrement, le Messie est venu d’une manière inattendue, dans un lieu très humble. Deuxièmement, les faux détenteurs du pouvoir craignent toujours le vrai Roi et le rejettent. Troisièmement, Dieu ne laisse jamais son plan de salut s’interrompre. Par les Mages venus d’Orient, par la foi et l’obéissance de Joseph et Marie, et par les prophéties d’Ésaïe, de Michée et de Jérémie, Dieu réalise en définitive l’« abaissement » du Messie. Quatrièmement, nous devons adopter « la sagesse de l’obéissance à la Parole » et « la foi humble ». Le pasteur David Jang avertit spécialement l’Église : si elle néglige le service auprès des plus faibles et des plus démunis, elle risque, à l’instar des grands prêtres et des scribes de l’histoire, de passer à côté de la « présence humble » du Seigneur.

Ainsi, pour le pasteur David Jang, Matthieu 2 n’est pas qu’un simple récit de naissance ; c’est un chapitre grandiose, où se déploient le combat spirituel et le plan salvifique de Dieu. Dans le même temps, il met en garde : si notre regard est tourné vers la vanité et le pouvoir de ce monde, nous ne pourrons pas découvrir « la petite ville de Bethléhem » ni « Jésus qui n’a pas estimé comme une proie à arracher d’être égal à Dieu ». Pour lui, l’Évangile ne consiste pas seulement en la croix et la résurrection, mais embrasse « l’incarnation (la naissance) jusqu’à l’ascension ». Connaître correctement le récit de la naissance, qui en est le point de départ, est indispensable pour saisir la plénitude de l’Évangile.

Cette perspective a un fort impact dans la vie concrète de l’Église. En effet, notre société contemporaine est aussi portée à rechercher « le succès », « la prospérité » et « la puissance ». Beaucoup de croyants sont tentés par ce qui est « grand et somptueux ». Mais le Sauveur a choisi une bourgade minuscule et une mangeoire dépourvue de tout confort. Le pasteur David Jang appelle cela le « renversement des valeurs par Dieu ». Alors que le monde cherche à s’élever toujours plus haut, le Christ est descendu au plus bas. Alors que le monde poursuit richesse et renommée, le Christ s’est dépouillé de sa gloire pour prendre la forme d’un serviteur. Et c’est précisément par ce chemin qu’il a ouvert la voie du salut et de la vie éternelle pour toute l’humanité.

Le pasteur David Jang explique que si les Mages d’Orient ont pu trouver l’Enfant Jésus en suivant l’étoile, c’est grâce à leur « aspiration sincère et à la direction de Dieu ». Bien qu’ils ne fussent pas de tradition juive, ils avaient soif de vérité. Ils ont reçu la révélation divine à travers le signe cosmique de l’étoile et ont choisi d’obéir à la voix de Dieu plutôt qu’à l’ordre du roi, en rentrant chez eux par un autre chemin (Mt 2.12). Selon le pasteur David Jang, cette scène illustre « ce qu’est la véritable obéissance, même pour des païens ». Et il ajoute : « Quelles que soient leur appartenance religieuse et leur condition, ceux qui ont le cœur ouvert à la volonté de Dieu finissent par rencontrer Jésus-Christ. »

En somme, le cœur de l’enseignement du pasteur David Jang sur Matthieu 2 consiste à démontrer que le Fils de Dieu est entré dans un monde pécheur « de la manière la plus humble qui soit » et que l’attitude de chacun face à cet abaissement détermine son chemin de salut. Il résume le thème principal de ce chapitre ainsi : « Le Très-Haut est descendu au plus bas. » Cette venue ne correspond pas à un « salut éclatant » tel qu’on pourrait l’imaginer, mais c’est précisément cette faiblesse apparente qui fait resplendir la gloire de l’Évangile et dévoile le mystère du salut de l’humanité. Et ceux qui n’ont pas saisi ce mystère — qu’il s’agisse de dirigeants religieux ou de puissants de ce monde — ne l’ont pas reconnu comme Messie, devenant même ses ennemis.

De telles réflexions poussent le pasteur David Jang à appeler l’Église et les croyants à la repentance et à un nouveau départ. Il nous interroge sans cesse : « Nous réjouissons-nous véritablement de la venue de Jésus-Christ ou aimons-nous la réussite et la puissance du monde, ne recherchant qu’un ‘Roi de gloire’ selon notre propre conception ? » Et il exhorte chacun à méditer profondément le message d’humilité qui se dégage du deuxième chapitre de Matthieu, si nous voulons réellement suivre l’Évangile.

2. Le mystère de l’Incarnation

Le pasteur David Jang admet que l’on peut résumer l’Évangile par « la croix et la résurrection », mais insiste sur le fait que cela ne suffit pas. Pour lui, l’Évangile inclut l’« incarnation (la naissance), la passion, la croix, la résurrection, et enfin l’ascension », formant un tout cohérent. « Et la Parole s’est faite chair, et elle a habité parmi nous… » (Jn 1.14) : cette affirmation montre que la naissance de Jésus-Christ n’est pas simplement le récit d’une venue au monde, mais l’entrée du Verbe éternel dans la réalité pécheresse de ce monde, un événement absolument extraordinaire. Pour cette raison, le pasteur David Jang estime que « Noël est la fête la plus essentielle et fondamentale pour méditer la venue de Jésus-Christ ».

En reliant Jean 1.1 (« Au commencement était la Parole… ») au passage de 1 Jean 1.1 (« ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché… ») ainsi qu’à la confession de l’apôtre Paul en Philippiens 2.7 (« il s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes… »), le pasteur David Jang affirme que tout cela s’unit pour décrire le sens authentique de l’« incarnation » du Fils de Dieu. En particulier, dans Philippiens 2, l’idée de kénosis (dépouillement) de Jésus-Christ souligne, selon le pasteur David Jang, que « son abaissement, lui qui n’a pas considéré comme une proie à arracher d’être égal à Dieu, est le véritable commencement de l’Évangile ». S’il était venu dans ce monde avec toute sa splendeur, tel un empereur régnant et imposant la crainte, son message d’amour aurait pu être perçu comme une contrainte à l’obéissance. Mais Jésus naît dans une étable, il grandit en Galilée comme un homme du peuple, et, à travers ce parcours, il fait l’expérience de la souffrance et des limites humaines.

Le pasteur David Jang insiste : c’est précisément cette réalité qui prouve que « le christianisme n’est pas une simple religion abordant des concepts métaphysiques, mais bien une religion de l’amour, où Dieu s’immerge concrètement dans la vie et la souffrance humaines ». Chaque année, à Noël, il nous invite à vérifier si « notre foi sert vraiment dans l’humilité et au plus près de ceux qui souffrent ». En effet, plus l’Église grandit, plus son budget se développe et plus elle peut aisément se glorifier du nombre de ses fidèles, au risque de ne plus discerner l’Enfant Jésus dans la crèche.

Pour illustrer l’amour de Dieu manifesté dans l’incarnation, le pasteur David Jang cite souvent 1 Jean 4.9 : « L’amour de Dieu envers nous a été manifesté en ce que Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui. » Que Dieu soit entré dans ce monde plein de péché et de souffrance est en soi la clé du salut. La croix représente l’ultime expression de cet amour ; la résurrection prouve que cet amour triomphe même de la mort. Cependant, le pasteur David Jang ajoute un pas de plus : il faut aussi souligner l’importance de l’« ascension ». Sans l’ascension, dit-il, on risque de réduire la foi chrétienne à un simple ancrage terrestre, et de ne pas saisir la vocation de l’époque du Saint-Esprit et de l’Église.

En Matthieu 28, Jésus confie la « grande mission » à ses disciples : « Allez, faites de toutes les nations des disciples… » (Mt 28.19-20), puis il s’élève sous leurs yeux dans les cieux (Ac 1.9). Le pasteur David Jang explique : « L’histoire du salut amorcée sur terre — l’incarnation — s’étend universellement par la présence du Saint-Esprit. » L’Église, au nom de « Jésus de Nazareth », annonce alors l’Évangile au monde entier. Et le fait que la Galilée, contrée humble et inconnue, soit le lieu d’origine de Jésus, renforce la gloire de Dieu, car il la fait briller à travers ce qui semblait sans importance.

Le pasteur David Jang s’inquiète de voir les croyants d’aujourd’hui évoquer rapidement la naissance et l’ascension comme de simples « ornementations » autour de la croix et de la résurrection. Pour lui, l’Évangile est complet lorsque « la naissance (incarnation) et l’ascension donnent tout leur sens à la croix et à la résurrection ». Parce que Jésus a réellement vécu parmi nous, sa souffrance à la croix n’est pas une simple « performance divine », mais la participation à toutes nos douleurs humaines et leur rachat. Et parce que la résurrection s’est accompagnée de l’ascension, Jésus n’est pas seulement « un grand enseignant moral ou un maître de sagesse », il est réellement le Roi de gloire et le Seigneur souverain. Ce règne se prolonge par le Saint-Esprit dans l’Église, au service du salut du monde.

Le pasteur David Jang propose alors une approche globale : ne pas fractionner la vie et l’œuvre de Jésus en morceaux, mais contempler « sa naissance, sa souffrance, sa croix, sa résurrection et son ascension » comme un tout unifié. Sans l’incarnation, la croix risquerait de perdre sa dimension de solidarité avec la souffrance humaine ; sans l’ascension, la résurrection risquerait d’être réduite à un simple événement extraordinaire, sans dévoiler la gloire ultime de Dieu et la souveraineté du Christ sur l’univers.

Cet enseignement conduit souvent le pasteur David Jang à des applications concrètes dans la vie de l’Église. Premièrement, il encourage les fidèles à s’engager dans des actions de solidarité envers les pauvres et les marginalisés pendant la période de Noël. Puisque l’incarnation a commencé « dans un lieu bas », l’Église doit manifester l’amour à partir de ceux qui sont les plus démunis. Deuxièmement, il rappelle que Pâques n’est pas une fin en soi, mais « un nouveau commencement » : le Christ ressuscité continue d’agir, et nous ne devons pas l’oublier une fois la fête terminée. Troisièmement, il exhorte à ne pas omettre la portée de l’ascension : Jésus, totalement victorieux, est monté à la droite du Père, et l’Église, loin de se décourager, doit demeurer dans l’espérance du « retour du Seigneur », tout en se sachant envoyée dans le monde par la puissance du Saint-Esprit.

En reliant l’incarnation, la croix, la résurrection et l’ascension, le pasteur David Jang revient sur l’idée du « déjà et du pas encore » du royaume de Dieu. Il affirme : « Par la venue de Jésus, le royaume de Dieu est déjà là. Toutefois, il n’est pas encore pleinement accompli. » Dès lors, l’Église vit dans la joie de ce royaume déjà inauguré, mais elle attend aussi dans l’espérance le retour de Jésus, où ce royaume sera achevé. Si cette tension disparaît, la foi risque de se transformer soit en un « réconfort romantique » déconnecté de la réalité, soit en une course à la réussite mondaine, aboutissant à une forme de corruption.

Au fond, le message du pasteur David Jang est que chaque croyant doit imiter « la Vérité et l’Amour faits chair », Jésus. Si l’Église poursuit la richesse et le pouvoir de ce monde, elle ressemble alors à Hérode, qui avait une vision erronée du Messie « déjà venu ». Les chefs religieux et les rois de cette époque ont cherché à tuer le Messie déjà présent. Et selon le pasteur David Jang, cette histoire peut se reproduire aujourd’hui. Voilà pourquoi il est urgent de connaître correctement l’Évangile de Jésus-Christ, en prenant en compte son incarnation, sa croix, sa résurrection et son ascension, en transmettant l’intégralité de cette vérité.

Le pasteur David Jang rappelle souvent que « l’Évangile est amour et vie ». Cet amour se manifeste d’abord dans l’Enfant Jésus, signe du dépouillement, et cette vie triomphe par la résurrection et l’ascension, prouvant la puissance éternelle de Dieu. Pour emprunter cette voie de l’amour et de la vie, il faut fixer notre regard sur « le Fils de Dieu venu dans l’humilité » et réaliser que ce chemin est loin d’être facile. En effet, les puissances du mal ne cèdent jamais. À l’exemple de Matthieu 2, le pouvoir satanique n’a de cesse de rejeter Jésus-Christ et de menacer les croyants. Voilà pourquoi l’Église doit s’unir pour invoquer la sagesse de Dieu, autrement dit la crainte de Dieu et le discernement du mal, comme le rappelle le pasteur David Jang.

Son message ne se réduit donc pas à « Croyez simplement en Jésus ». C’est plutôt la question suivante : « Connaissez-vous vraiment Jésus ? Êtes-vous prêts à embrasser sa naissance, sa vie, sa mort et sa résurrection, ainsi que son ascension, et à discerner le plan de Dieu qui s’y déploie ? Êtes-vous disposés à suivre cette voie ? » Pour y répondre, nous devons contempler dans une vision d’ensemble l’humilité paradoxale exprimée dans Matthieu 2, le mystère de l’amour révélé dans l’incarnation, la puissance du salut confirmée par la croix et la résurrection, et la royauté de Jésus-Christ proclamée dans l’ascension et dans l’espérance de son retour.

Le pasteur David Jang définit la signification de Noël comme « la descente de l’amour de Dieu jusqu’au plus bas de notre condition ». Une croix sans incarnation serait incomplète ; une résurrection sans la croix ne serait qu’un miracle superficiel ; et une résurrection sans l’ascension risquerait de rester enfermée dans le cadre terrestre. C’est pourquoi il présente la vie entière de Jésus-Christ, de sa naissance à son ascension, comme un « corps unique de l’Évangile ». Dans ce cadre, les croyants apprennent l’humilité et l’obéissance, découvrent l’amour de Dieu jusqu’au plus profond de la misère humaine, et proclament en même temps la victoire sur la mort et la souveraineté universelle de Jésus-Christ.

Comme il le souligne souvent, « si nous voulons vraiment annoncer l’Évangile, nous devons présenter à tous, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Église, la cohérence de l’incarnation, de la croix, de la résurrection et de l’ascension ». S’il commence par Matthieu 2, c’est pour montrer que Jésus n’a pas bénéficié dès le départ des privilèges d’un « fils de roi » : il a dû fuir en Égypte pour échapper à la persécution d’un roi impie. Cet épisode illustre parfaitement la vérité paradoxale de l’histoire du salut chrétien. Nous avons souvent tendance à imaginer « le Roi de la paix, Jésus », comme entouré de fastes, célébré dans un temple somptueux. Mais dans la réalité de l’Évangile, Jésus est un serviteur qui s’est abaissé jusqu’à la condition la plus humble : il est né dans une crèche, il a vécu au milieu des pauvres, et il a été crucifié sous la pression du pouvoir politique. Pourtant, par sa résurrection et son ascension, il a vaincu la puissance du péché et de la mort, accomplissant ainsi l’« Évangile universel », l’extraordinaire retournement de Dieu au sein de l’histoire humaine déchue, comme l’enseigne le pasteur David Jang.

Ce message a une résonance toute particulière dans notre façon de témoigner de l’Évangile et de vivre en communauté ecclésiale. Sans un engagement concret envers les pauvres et les exclus, la mentalité de la naissance de Jésus-Christ risque de se perdre. De plus, si l’on ne proclame pas l’amour suprême manifesté à la croix et si l’on se limite à des préceptes moraux, on passe à côté de l’Évangile. Et si l’on ignore la résurrection et l’ascension, on se retrouve cantonné à une simple « dynamique terrestre », négligeant la souveraineté du Christ sur toute la création.

Le pasteur David Jang nous rappelle donc une unique exhortation : « Ne vous contentez pas d’une connaissance partielle de l’Évangile, mais contemplez Jésus dans son intégralité. » Puis il ajoute : « Que l’incarnation du Christ, entamée à Nazareth, se poursuive dans votre propre existence. » L’histoire divine, commencée dans cette ville méconnue, s’est étendue jusqu’aux confins de la terre, gagnant les Églises et les croyants du monde entier. C’est pourquoi, en se référant constamment à Matthieu 2, le pasteur David Jang insiste : « Le Messie est déjà venu et continue d’agir au milieu de nous. Souvenons-nous de son humilité, adorons-le, aimons notre prochain, et proclamons la vérité dans ce monde. » Telle est l’entièreté de l’Évangile, depuis l’incarnation jusqu’à l’ascension, que le pasteur David Jang tient à défendre et à transmettre sans relâche.

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Détruisez ce temple – Pasteur David Jang


1. Le défi de « Détruisez ce temple » et l’esprit de la Croix

Parmi les nombreux actes que Jésus a accomplis durant son ministère public, l’un des plus marquants est l’épisode de la purification du Temple de Jérusalem. Dans l’Évangile de Jean (chapitre 2), Jésus monte à Jérusalem pour la Pâque, et, voyant dans le parvis du Temple des gens qui vendaient du bétail (bœufs, brebis, colombes) pour les sacrifices, ainsi que des changeurs d’argent, il les chasse et renverse leurs tables. Ce geste était une critique frontale de la corruption du pouvoir religieux de l’époque. En effet, les Juifs devaient se procurer un bœuf, un agneau ou une colombe pour leurs offrandes sacrificielles, et l’on trouvait également, dans l’enceinte du Temple, des changeurs qui profitaient de cette situation. Ceux-ci vendaient les animaux à prix exorbitant, et si quelqu’un apportait son propre animal de l’extérieur, on trouvait un défaut pour l’empêcher d’entrer. Ainsi, le clergé au pouvoir tirait profit de l’adoration due à Dieu, en contaminant le Temple avec l’argent et le pouvoir.

Cet événement dévoile au grand jour les abus de la famille du grand prêtre, en particulier la famille d’Anne (Annas). Celle-ci avait instauré une sorte d’hérédité du grand sacerdoce, était liée à l’Empire romain et consolidait ses intérêts personnels à travers le « commerce du Temple ». Tirant parti de la piété du peuple pour gagner argent et pouvoir, ces prêtres affermissaient encore leur influence religieuse et politique. Devant cela, Jésus déclare : « Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de commerce » (Jn 2.16). Ses disciples se rappellent alors la prophétie de l’Ancien Testament : « Le zèle de ta maison me dévore » (cf. Ps 69.9). De ce fait, ils prennent conscience que le Messie ne tolérerait pas un système religieux corrompu.

Le pasteur David Jang met en évidence deux points essentiels dans cet épisode.
Premièrement, l’acte de Jésus ne vise pas uniquement le simple fait de vendre dans le Temple, mais dévoile le péché humain qui se cache derrière : la convoitise du pouvoir et de l’argent, capable de souiller le lieu d’adoration de Dieu. Le Temple de Jérusalem, centre du culte juif, était considéré comme un espace sacré et inviolable. Pourtant, Jésus constate que ce Temple est devenu un lieu d’injustice et de tromperie, où les pauvres se font exploiter, et où l’on détourne la volonté de Dieu. Face à cela, le Seigneur ne reste pas passif et s’oppose fermement à la profanation de la maison de son Père.

Deuxièmement, en déclarant « Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai » (Jn 2.19), Jésus annonce clairement sa mort prochaine sur la croix et sa résurrection le troisième jour. Les Juifs ne le comprennent pas, rétorquant : « Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce temple, et toi, en trois jours, tu le relèverais ? » (Jn 2.20). Mais Jésus parlait du temple de son corps. Dès lors, ce n’est plus un bâtiment matériel qui constitue le centre de l’adoration et du salut, mais Jésus-Christ lui-même. Par la résurrection de son corps, il devient le fondement d’un « temple spirituel » renouvelé.

Cette annonce fut un énorme scandale pour les chefs religieux de l’époque. Dans le judaïsme, le Temple de Jérusalem était le symbole par excellence de la vie de foi et de l’observance de la Loi, considéré comme le centre de l’univers. Déclarer que l’on allait détruire ce Temple, ou suggérer qu’il existait une autorité plus grande que le Temple, relevait d’une grave offense sacrée. Anne, Caïphe et les autres membres de la caste sacerdotale ressentent donc les paroles et les actes de Jésus comme une menace extrême à leur pouvoir. Lors de l’arrestation de Jésus et sur le chemin de la croix, cette annonce de la destruction du Temple est l’une des accusations majeures retenues contre lui.

À partir de là, David Jang nous interpelle : nous avons, en nous-mêmes, un « temple » que nous devons détruire. Chaque être humain est pétri d’égocentrisme et s’enferme dans son propre « sanctuaire » intérieur pour préserver ses intérêts, son orgueil, son image. Or, le message de l’Évangile, et particulièrement celui de la croix, nous dit inévitablement : « Démolis ce faux temple qui est en toi. » Car tant que l’on ne brise pas l’ego, cette zone que l’on protège jalousement, on ne peut accueillir véritablement la vie nouvelle, et l’on reste esclave du péché à la racine de tous conflits et de toutes discords.

Dans l’Évangile de Jean (chapitre 18), on voit précisément comment Jésus est arrêté et conduit devant Anne, ce qui illustre l’aboutissement du conflit entre Jésus et la caste sacerdotale, amorcé lors de la purification du Temple. « Le grand prêtre interrogea Jésus sur ses disciples et sur son enseignement » (Jn 18.19). On devine leur volonté de l’inculper à tout prix. Anne l’interroge en premier parce que Jésus représente une menace directe contre leur système de pouvoir et contre le « commerce du Temple ». Pour eux, lorsque Jésus dit « Détruisez ce temple » et se proclame le véritable Temple, il s’en prend de front à leur autorité.

En définitive, le complot dans la nuit, le procès non public et la mise en croix de Jésus montrent jusqu’où la fausse religion et le pouvoir corrompu peuvent aller pour rejeter la vérité. Ils ne supportent pas de perdre leur position de force fondée sur le « temple visible » et sur toutes ses retombées économiques et politiques. À maintes reprises, les Évangiles soulignent que la source de tous les conflits entre Jésus et les dirigeants religieux tient à l’incompatibilité entre le message de Jésus et la convoitise de ces leaders.

David Jang met en garde : le même phénomène peut se produire au sein de l’Église ou dans la vie spirituelle de chacun. Si l’Église s’égare et recherche le pouvoir et la richesse au lieu de remplir sa vocation spirituelle, elle devient semblable à ceux qui faisaient du Temple un lieu de commerce. De même, chacun peut aller à l’Église mais, au fond de son cœur, résister à l’Évangile pour conserver son « petit temple intérieur ». Pourtant, la parole « Détruisez ce temple » doit résonner avec force pour tout croyant, l’invitant à démolir tout ego et tout espace sacro-saint que l’on érige pour soi-même. C’est seulement quand ces temples égoïstes sont détruits qu’apparaît le « temple de la résurrection ».

C’est ici que s’illumine l’esprit de la croix : Jésus a déclaré qu’il offrait sa vie pour la reprendre ensuite (cf. Jn 10.17). Il a bel et bien laissé son corps être « détruit » pour, trois jours plus tard, ressusciter dans une vie nouvelle. Et il n’a pas fait que le dire : il l’a accompli concrètement en empruntant la route du Calvaire. La mort et la résurrection du Christ constituent le cœur de la foi chrétienne, mais ces événements sont intimement liés à ce symbole de « destruction et de relèvement du Temple » dont Jésus parle. Ainsi, la phrase « Détruisez ce temple » ne désigne pas une violence gratuite ni une négation pure et simple, mais signale la mort d’une réalité ancienne pour l’avènement d’une réalité nouvelle, c’est-à-dire l’essence même de l’Évangile.

Nous retrouvons un cas analogue dans Jean 8, lorsque Jésus est confronté à la femme surprise en flagrant délit d’adultère. La Loi de Moïse imposait la lapidation, mais Jésus la pardonne finalement en déclarant : « Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre » (Jn 8.7). Ce geste proclame la miséricorde et le pardon de Dieu, supérieurs à la Loi. Aux yeux des chefs religieux, cela peut passer pour une dangereuse « transgression » de la Loi. De même, à la suite de Jésus, Étienne sera lapidé pour avoir été accusé de vouloir détruire le Temple et de réformer la Loi de Moïse (Ac 6.13-14).

Ainsi, le message « Détruisez ce temple » signifie qu’il faut sortir d’une religion attachée aux formes extérieures, à la Loi, et entrer dans la relation directe avec Dieu, avec au centre le renoncement à soi, la consécration, et le pardon infini pour les pécheurs. Selon David Jang, « renverser le temple égoïste en nous pour y ériger l’esprit de la Croix du Seigneur » est l’unique chemin vers la véritable Église et l’action authentique du Saint-Esprit. C’est aussi la voie que l’Évangile de Jean, et plus largement tous les Évangiles, reconnaissent comme l’œuvre essentielle de Jésus-Christ : réconcilier et sauver.

Revenons à Jean 2 : en proclamant sa résurrection future — « En trois jours je le relèverai » —, Jésus annonçait déjà le monde qui suivrait sa victoire sur la mort. Les disciples ne comprirent la portée de ces mots qu’après avoir fait l’expérience de la résurrection (Jn 2.22). Sans la mort de Jésus, il n’y aurait pas de résurrection. Sans la démolition de l’ancien, le nouveau ne peut voir le jour. Telle est la vérité fondamentale de l’Évangile, condensée dans l’idée de « détruire le Temple ». Ce principe demeure valable pour l’Église et pour tous les croyants aujourd’hui : il faut renoncer à ce qu’on tient pour « centre de l’univers » et se laisser interpeller par la Parole.

David Jang souligne que la foi chrétienne ne reste pas dans une « zone de confort », mais qu’elle nous défie sans cesse, qu’elle nous bouscule et nous engage à combattre la « religiosité mensongère ». « Détruisez ce temple » n’est pas un slogan théologique creux ; il appelle chacun à démolir ses murailles intérieures, son regard de jugement, sa soif de gloire personnelle, et tout cela pour se mettre au service du Seigneur. Ne pas répondre à cet appel, c’est risquer de marcher sur les traces des chefs religieux du temps de Jésus, qui se complaisaient dans l’hypocrisie et l’injustice. Au contraire, si l’on y consent, en s’humiliant et en mourant à soi-même, on peut alors partager la gloire de la Croix et de la Résurrection, nous enseigne David Jang.

Lorsque l’on observe de près les tensions entourant la crucifixion, on voit que la venue de Jésus a un caractère révolutionnaire : il détruit la structure viciée d’un légalisme dépassé. Le commandement « Détruisez ce temple » est au cœur de cette révolution, et il s’éclaire grâce à l’esprit de sacrifice de la Croix. Selon David Jang, la maturité spirituelle d’un croyant se manifeste lorsque celui-ci passe par ce processus de « destruction et de reconstruction » du Temple. L’observance littérale de la Loi, la participation aux rites ecclésiaux, ne suffisent pas : il faut faire l’expérience d’une transformation radicale, d’un arrachement à l’ancien moi pour s’unir à Christ, seul moyen d’édifier le « véritable temple spirituel ».

Sans l’esprit de la Croix, l’Église risque fort de dégénérer en un lieu d’échanges financiers et de jeux de pouvoir, à l’image du Temple de Jérusalem. De même qu’il fut nécessaire de purifier ce Temple, l’Église d’aujourd’hui a besoin d’une purification permanente. C’est pour cela que la parole de Jésus « Détruisez ce temple » résonne encore. Fermer les yeux sur ce qui doit être démoli n’est pas conforme à l’Évangile. Au contraire, il faut être capable d’un regard critique sur nous-mêmes, prêts à rejeter tout ce qui est corrompu ou dénaturé. Alors seulement la présence de l’Esprit peut se déployer et la « maison de Dieu » (le temple du Seigneur) commencer à se manifester de manière concrète.

En conclusion, David Jang explique que le sens profond de « Détruisez ce temple » consiste à « mourir pour que le Seigneur vive », et à accéder à « la liberté de l’Évangile qui dépasse l’ancienne structure légaliste ». Quiconque accepte pleinement ce message renonce spontanément à lui-même et sert l’Église et les autres. Là où l’esprit de la Croix se traduit en actes, il n’y a plus de murs, de conflits ni de discriminations. Voilà la voie sacrée, le chemin ouvert par Jésus : la « destruction et la reconstruction du Temple », qui nous invite tous à emprunter la voie de la Croix.


Sous-thème 2 : La voie de la paix, l’ère de l’Esprit et l’essence de la véritable Église

Le commandement « Détruisez ce temple » n’est pas un simple appel à la destruction matérielle de l’ancien judaïsme. Il s’agit d’une proclamation spirituelle qui inaugure une « ère nouvelle », et cela coïncide avec ce que nous lisons dans le livre des Actes des Apôtres. Après la mort et la résurrection de Jésus, les disciples expérimentent, lors de la Pentecôte, la puissance et l’universalité de l’Évangile. Dans Actes 2, cent vingt disciples sont réunis, lorsque l’Esprit Saint descend sur eux et leur fait proclamer la gloire de Dieu en diverses langues. Cet événement montre que ce ne sont plus seulement quelques chefs ou une élite religieuse qui ont accès à la présence divine, mais que l’Esprit est répandu sur tous.

Selon David Jang, on comprend ici l’intention profonde de Jésus qui a « détruit le Temple ». Autrefois, le Temple de Jérusalem était le point de référence absolu de la foi juive. À présent, le Christ ressuscité devient en personne l’objet de notre culte, et l’Esprit Saint, qui descend par lui, est le nouveau lieu d’adoration. Plus encore, les apôtres affirment : « Vous êtes le temple » (1 Co 3.16 ; 6.19), soulignant que désormais, la communauté des croyants est l’endroit où l’Esprit de Dieu réside, chaque chrétien étant un « temple vivant » uni aux autres en un seul corps.

Pour que ce « nouveau Temple » voie le jour, l’« ancien Temple » devait nécessairement être détruit. Lors de la crucifixion, le voile du Temple se déchire de haut en bas (Mt 27.51), symbolisant que l’ancien sanctuaire et ses rites n’étaient plus le seul médiateur entre Dieu et les hommes. Désormais, n’importe qui peut s’approcher librement de Dieu par le Christ, sans être contraint par la figure du grand prêtre ou par des cérémonies spécifiques. C’est un tournant radical de l’histoire du salut, et en même temps, un coup fatal pour l’ancien pouvoir religieux. Autrement dit, « Détruisez ce temple » n’est pas l’appel à un mouvement extrémiste ou séditieux, mais l’annonce prophétique de l’avènement de l’ère de l’Esprit.

Dans l’Épître aux Éphésiens, Paul écrit que Jésus « a renversé le mur de séparation, l’inimitié, dans sa chair » (cf. Ep 2.14). Il fait disparaître la division entre Juifs et païens, créant un être nouveau en Christ. À l’époque, les Juifs avaient un espace réservé aux Gentils dans le parvis du Temple, et toute personne étrangère qui franchissait illégalement la barrière risquait la peine de mort. Désormais, en Christ, tous ces murs sont abattus, et nous devenons « un seul homme nouveau » (Ep 2.15), membres de la même famille de Dieu (Ep 2.19).

David Jang applique ce même principe à la communauté de l’Église, en soulignant : « La véritable Église est un lieu où toute forme de discrimination est impossible. » Il ne s’agit pas seulement d’affirmer l’égalité en théorie, mais de rendre visible la réalité d’hommes et de femmes qui, ayant été anéantis dans leur « ancien moi » par la Croix et ressuscités avec Christ, vivent réellement cette unité. Si des murs persistent encore dans l’Église, c’est qu’on n’a pas encore pleinement détruit l’« ancien temple ». L’exhortation « Détruisez ce temple » invite donc chacun, comme communauté et individuellement, à repentir et à détruire toute forme de barrières, de haine ou de privilèges injustes.

Jésus illustre maintes fois l’accueil radical et la proximité avec les exclus. Il partage son repas avec les publicains, les pécheurs, les prostituées, et cela choque grandement les Juifs légalistes (cf. Mc 2.15-17). Tandis que les vendeurs du Temple exploitent les pauvres à l’occasion de la Pâque, Jésus, lui, inclut dans son enseignement ceux que la société méprise. L’Église doit donc incarner ce que Jésus a commencé, en devenant un « temple ouvert » qui rassemble tout le monde dans l’adoration.

Néanmoins, l’histoire de l’Église montre que, parfois, le clergé a fait alliance avec le pouvoir politique et s’est éloigné de l’esprit de l’Église primitive. Au moment de la Réforme, Luther, Zwingli ou Calvin ont tous crié : « Démolissons le temple corrompu et revenons à la pureté de l’Évangile », une démarche qu’on peut rapprocher du « Détruisez ce temple » de Jésus, dans un contexte historique différent. De la même manière, David Jang estime que, lorsque l’Église moderne traverse une crise, nous devons nous rappeler cette parole pour nous réexaminer et oser la réforme sous l’impulsion de l’Esprit.

Pour être fidèle à sa mission de « paix » et de « réconciliation » dans le monde, l’Église doit d’abord réaliser l’unité en son sein et se souvenir qu’elle est rachetée par le sang du Christ. Jésus se réfère à son corps comme au « Temple » promis à la destruction et à la reconstruction en trois jours, c’est-à-dire l’acte rédempteur de la Croix et de la Résurrection. Cet acte se conclut par l’effusion de l’Esprit Saint, grâce à laquelle tous se tiennent à égalité devant Dieu (Ac 2.17-18). La Pentecôte inaugure l’ère de l’Esprit, où ni l’âge, ni le sexe, ni l’ethnie ou la condition sociale ne justifient des barrières.

Si l’Église ne met pas en pratique cet héritage, et n’applique pas à elle-même le message de la « destruction et reconstruction du Temple », elle risque de suivre la voie d’Anne et de Caïphe. David Jang affirme que si les disputes de pouvoir ou les problèmes d’argent occupent le premier plan dans l’Église, c’est la preuve qu’un « temple mensonger » est en train de dominer. Dans un tel contexte, il n’y a plus de place pour l’Esprit Saint, et le monde ne perçoit de l’Église que son hypocrisie. C’est pourquoi le « Détruisez ce temple » nous concerne directement et exige la repentance et la réforme. C’est seulement lorsqu’une Église s’humilie et s’examine qu’elle peut recouvrer la confiance du monde et révéler la véritable lumière de l’Évangile.

Appliqué à la sphère personnelle, ce message se vérifie de la même manière. « Détruisez ce temple » n’est pas réservé à la communauté ecclésiale ; chaque croyant est appelé à l’introspection. À l’instar de Job, qui se repent « dans la poussière et la cendre » après avoir vu Dieu (Jb 42.6), nous sommes appelés à reconnaître devant le Seigneur notre orgueil et nos limites. Or, la plupart des hommes cherchent à préserver « leur propre temple » et la sécurité qu’il leur procure. David Jang souligne que l’abandon de ce temple ouvre la voie à la repentance véritable et à l’accueil de l’Esprit Saint, qui s’accomplit dans la vie crucifiée, marquée par « l’abnégation et le sacrifice » selon la Croix.

Lorsque Paul proclame : « J’ai été crucifié avec Christ » (Ga 2.20), c’est une manière radicale de dire que son « temple personnel » a été détruit. Lui qui était irréprochable selon la Loi (Ph 3.4-6), considère désormais tout cela comme une perte, comme des ordures, pour gagner Christ (Ph 3.7-8). C’est la mise en pratique concrète de la parole de Jésus « Détruisez ce temple », et la manifestation de la foi en la résurrection. La véritable Église, selon Paul, est cette assemblée de gens qui, à l’exemple de l’Apôtre, laissent derrière eux leurs anciens titres, mérites et fiertés pour se relever en Christ et devenir ce « nouveau Temple » vivant.

Notre société actuelle est pleine de divisions, de conflits, de violences. Mais beaucoup désirent aussi trouver une voie de « vivre ensemble ». L’Évangile propose un chemin spécifique : « Aimez vos ennemis, lavez-vous mutuellement les pieds, et renoncez à ce que vous possédez pour que l’autre ait la vie. » C’est l’amour radical de la Croix. Or, ce fondement qu’est la Croix suppose d’abord « Détruisez votre temple », c’est-à-dire quitter la position de force et se dessaisir de soi-même. David Jang insiste sur l’originalité du message chrétien : aucune philosophie ou idéologie n’est aussi radicale que l’idée d’un Dieu qui s’incarne, qui meurt pour offrir une vie nouvelle. Quiconque l’accepte vraiment voit sa vie transformée.

De même, le culte ne doit pas être un simple rituel, mais l’expression d’un peuple qui accepte de « détruire son temple intérieur ». L’adoration doit être un lieu de dépouillement devant le Seigneur, de service mutuel et d’accueil des pécheurs. Alors l’Esprit se manifeste au sein de la communauté, permettant de faire l’expérience concrète que « votre corps est le temple du Saint-Esprit » (1 Co 6.19). David Jang appelle l’Église, en Corée ou dans le monde, à redécouvrir cette réalité spirituelle. Malgré la rapide évolution des sociétés, la « puissance de l’humilité et du dépouillement » inhérente à l’Évangile demeure inchangée et s’avère plus nécessaire que jamais.

Dans le contexte missionnaire, les mêmes difficultés se posent. Abandonner son « temple », c’est renoncer à ce que l’on considérait comme la tradition la plus importante. Après la Pentecôte, l’Évangile s’est répandu au-delà des frontières de langue, de culture, de race et de statut social. Les convertis du monde entier ont dû, chacun à leur manière, vivre ce décentrement, quitter leurs faux appuis et expérimenter l’unité en Christ. Être chrétien signifie que les distinctions « qui est juif et qui est païen ? » n’ont plus lieu d’être, car l’Esprit Saint fait de nous un seul peuple. C’est là la portée universelle de la parole « Détruisez ce temple » telle que nous la présente l’Évangile de Jean.

Dans son ministère, David Jang rappelle fréquemment que « l’Église est le temple de Jésus » et qu’elle ne doit jamais céder à la séduction du pouvoir ni de l’argent. Comme le Temple d’autrefois, qui exploitait le peuple par l’impôt du Temple et la vente d’animaux, l’Église moderne peut aussi se laisser prendre par l’appât du gain ou par la domination ecclésiastique. Un tel scénario montre à quel point l’admonition « Détruisez ce temple » est d’actualité. Si l’Église y obéit et pratique la repentance, alors le monde regagnera confiance, et la vérité de l’Évangile se révélera avec éclat.

Pour toutes ces raisons, on ne peut réduire « Détruisez ce temple » à un simple épisode du passé. De fait, ces paroles de Jésus ont, tout au long de deux mille ans d’histoire chrétienne, provoqué de multiples réformes et réveils. D’un point de vue individuel, plus on avance dans la foi, plus on doit se dépouiller de soi-même et livrer au Seigneur ce « temple de désirs » qu’on voudrait préserver. C’est ce chemin qui conduit à la vraie liberté, à la vraie joie, et à la communion fraternelle.

L’arrestation de Jésus dans Jean 18, où on le somme de révéler son « crime », montre à quel point son message dérangeait les pontifes. Il ne s’agissait pas d’une simple question doctrinale, mais bien d’une atteinte directe à la base même de leur puissance : « Détruisez ce temple » ébranlait l’autorité de la prêtrise. Mais Jésus ne recule pas. Il va jusqu’à subir la crucifixion, donnant son propre corps en sacrifice, accomplissant jusqu’au bout ce qu’il avait annoncé. Trois jours plus tard, sa résurrection inaugure l’« ère du nouveau Temple », que personne n’aurait pu imaginer.

David Jang conclut que cette victoire pascale nous enseigne clairement : nous aussi, nous devons « détruire notre temple » pour recevoir la vie de la Résurrection. C’est seulement en nous reniant nous-mêmes et en crucifiant notre vieil homme que la joie de Pâques peut devenir réelle. Les disputes, les dissensions, que ce soit dans l’Église, la famille ou la société, proviennent d’une même source : l’incapacité à renoncer à notre « temple intérieur ». Or Jésus nous convie sur la « voie de la paix » (Ep 2.14), abattant de son corps les murs entre nous. Après la parole de défi « Détruisez ce temple », vient la promesse « Je le relèverai », qui nous ouvre un nouvel horizon de salut. Loin de nous conduire à la ruine, cette parole nous oriente vers une vie plus abondante, selon le plan de Dieu.

De prime abord, ce message fut incompris de ceux qui voulaient lapider Jésus, et qui considéraient le Temple comme la réalité intangible du judaïsme. Mais, après la Pentecôte, les disciples ont annoncé cette Bonne Nouvelle avec courage, et même la mort d’Étienne, victime du même motif d’accusation, a servi de semence au progrès de l’Évangile. La proclamation « Détruisez ce temple » peut susciter l’opposition et la persécution de la part des puissants ou du monde, mais, à l’issue de ce chemin, nous trouvons la Résurrection. Si l’Église se souvient de cela, elle pourra préserver son essence et traverser toute tempête.

En résumé, « Détruisez ce temple » exprime le cœur de la foi en la Croix : l’amour et la paix, le salut et le sacrifice y convergent. Jésus nous a dit : « Si je perds ma vie, c’est pour la reprendre, pour que jaillisse la nouveauté. » Et il l’a démontré par son propre sang. Nous, qui suivons cette route, confessons avec le psalmiste : « Le zèle de ta maison me dévore » (Ps 69.9), mais en sachant que la « maison du Seigneur » n’est pas un bâtiment ni une structure institutionnelle : « Vous êtes le temple de Dieu ». Ce temple intérieur se construit par la puissance de la Croix et la présence du Saint-Esprit, et donne naissance à une communauté où toute discrimination ou séparation est abolie.

David Jang appelle cela « la révolution de l’Évangile ». On ne peut conserver l’ancien tout en adoptant la nouveauté ; il faut d’abord détruire pour rebâtir. C’est ainsi que Jésus accorde son pardon aux pécheurs et, en s’abaissant lui-même, nous invite à entrer sur la « voie de la paix ». En fin de compte, c’est ce chemin qu’emprunte toute personne ou toute communauté qui désire devenir réellement « Église » sous la conduite de l’Esprit. Cette route est celle qui mène au « Royaume de Dieu », ouverte par la Croix. C’est une porte étroite, mais c’est là que réside la vraie vie.

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L’Incarnation et la Croix – Pasteur David Jang


1. L’Évangile promis et le mystère de l’Incarnation

En méditant Romains 1.2-7, tel que l’a enseigné le pasteur David Jang, nous pouvons d’abord examiner en profondeur ce qu’est l’Évangile annoncé par Paul, et pourquoi il apparaît parmi nous comme « l’accomplissement d’une promesse ». Selon le pasteur David Jang, ce passage souligne que l’Évangile n’est ni une théorie humaine, ni une philosophie, ni une doctrine personnelle, mais qu’il vient entièrement de la promesse de Dieu. En effet, lorsque Paul déclare : « cet Évangile, que Dieu avait promis auparavant par ses prophètes dans les saintes Écritures concernant Son Fils » (Romains 1.2), il révèle le dessein extraordinaire de Dieu : depuis longtemps, dans l’histoire de l’humanité, Dieu avait déjà planifié l’annonce de cet Évangile.

Nous devons nous souvenir que l’Évangile n’est pas un enseignement « tombé du ciel » sans lien avec l’histoire, mais qu’il est la réalisation concrète des prophéties de tout l’Ancien Testament, annoncées autour d’une personne : « le Christ ». Ainsi, le cœur de l’Évangile selon Paul peut se résumer dans la proclamation : « Le Fils de Dieu est venu en chair. » Romains 1.3 affirme : « …qui concerne Son Fils, né de la postérité de David selon la chair ». Il s’agit de la déclaration que Jésus-Christ, réellement, est venu sur terre comme un être humain semblable à nous. Toutes les prophéties bibliques convergeaient vers ce fait : Dieu a révélé Sa volonté à travers les prophètes et les messagers au fil de l’histoire, et cette volonté s’est accomplie pleinement par l’« Incarnation » (Incarnation) de Jésus-Christ.

C’est dans cette perspective que le pasteur David Jang remet en avant l’idée selon laquelle « le christianisme est la religion du pécheur ». En effet, la proclamation évangélique expliquant que Jésus n’est pas venu pour les justes mais pour les pécheurs se trouve précisément incarnée dans l’événement de l’Incarnation. Jésus est venu au milieu de la vie des pécheurs. L’expression « né de la postérité de David selon la chair » n’est pas simplement un fait historique ou généalogique (signifiant que Jésus est un descendant de la lignée royale de David), mais un symbole puissant pour affirmer que le Dieu Tout-Puissant est véritablement entré dans notre monde en tant qu’humain.

L’Incarnation est la caractéristique la plus distinctive et la plus paradoxale de la foi chrétienne. Dans Philippiens 2.6-8, Paul parle de ce « Kénosis » (Kenosis), ce « dépouillement de soi-même » : Jésus-Christ, de condition divine, a pris la forme d’un serviteur et s’est fait homme. Ce Dieu véritable est également devenu homme véritable (Vere Deus & Vere Homo). C’est cette vérité, étonnante et fondamentale, qui constitue la base décisive de l’Évangile.

Dans Romains 1.3-4, Paul résume brièvement mais avec force ce Kénosis, cette Incarnation, ainsi que la mort et la résurrection de Jésus-Christ qui en ont découlé : Jésus est venu en tant qu’homme, Il est mort sur la croix, et Il est ressuscité d’entre les morts par l’Esprit de sainteté. Voilà le Jésus-Christ dont Paul déclare qu’il a été « déclaré Fils de Dieu avec puissance » (Romains 1.4, où la version coréenne ancienne rend « déclaré » par « reconnu »). Du point de vue humain, Jésus semble avoir subi la mort en tant que pécheur, mais du point de vue de Dieu, Il a été reconnu comme Celui qui a vaincu la mort.

L’Évangile renvoie à cet événement historique et réel. Le message chrétien ne consiste pas à proposer des principes moraux humains ou une philosophie abstraite, mais à proclamer la personne de Jésus-Christ qui sauve les pécheurs. À l’époque de Paul, les philosophes grecs cherchaient la « vérité (logos) » durant toute leur vie, mais la force humaine seule ne permettait pas d’atteindre ce logos. Or l’Évangile de Jean déclare : « Et la Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous » (Jean 1.14). Autrement dit, la Vérité ultime, que tous les penseurs et les sages recherchaient avidement, est venue sur terre prendre la forme d’un être humain. Dans Romains 1, Paul nomme cette Vérité « le Fils de Dieu, né de la descendance de David » et « déclaré Fils de Dieu avec puissance par sa résurrection d’entre les morts », attestant ainsi que Jésus est véritablement entré dans l’histoire comme homme et qu’Il est en même temps Fils de Dieu.

Le pasteur David Jang enseigne qu’en nous tenant devant cet Évangile, nous recevons une « grâce » qui dépasse notre intelligence et notre raison. C’est l’amour inconditionnel de Dieu (Unconditional Love), ce don total et surprenant (Surprising Gift). Lorsque le pécheur qui ne connaissait pas l’Évangile entend ce message et pleure en découvrant l’amour du Christ qui s’est abaissé pour lui, c’est cela la grâce. Paul lui-même en a fait l’expérience : autrefois il persécutait l’Église et opprimait cruellement les chrétiens, mais il a été complètement terrassé par l’amour de Jésus-Christ venu à sa rencontre. Aussitôt devenu apôtre de l’Évangile, il en est devenu le plus ardent prédicateur, fondant des Églises et consacrant toute sa vie à annoncer cet « Évangile promis ».

En fin de compte, l’Évangile est à la fois le « message de salut » et l’« accomplissement de l’histoire ». Dieu a envoyé Son Fils promis, Jésus, et Celui-ci est venu en tant qu’homme pour vaincre le péché et la mort par la croix et la résurrection. Les prophètes annonçaient déjà tout cela, et cet événement s’est manifesté devant nos yeux. Voilà l’Évangile, et c’est pourquoi il bouleverse notre vie. En outre, « sanctifiez dans vos cœurs Christ le Seigneur » (1 Pierre 3.15) : quiconque vit pour Christ doit être prêt à répondre à ceux qui posent des questions sur cet Évangile. Cette réponse, c’est notre « témoignage » : relater tout simplement « l’Évangile que j’ai entendu, le Christ que j’ai rencontré ».

Quand Paul déclare « Pour moi, je n’ai de sujet de fierté que dans la croix et la résurrection », il va dans ce sens. Notre mission, notre évangélisation, ne vise pas à mettre en avant notre pensée ou nos connaissances personnelles, mais à témoigner de « l’amour de la croix qui a sauvé un pécheur comme moi » et de la « puissance de la résurrection qui m’a donné une nouvelle vie ». Si l’on nous interroge sur l’Évangile, nous devons raconter comment Christ est entré dans notre vie, comment Il nous a transformés, et comment Il nous a donné une espérance éternelle. Paul, de la même manière, ouvre sa lettre en confessant : « Je suis appelé à être un apôtre pour l’Évangile », avant de préciser ce qu’est l’Évangile et qui il est en son sein.

En définitive, « l’Évangile » n’est pas un mythe mystérieux ou un simple concept d’opposition au monde ; c’est un événement réel, prédit depuis longtemps par les prophètes de Dieu et accompli en Jésus-Christ. Cet Évangile est aussi l’histoire de l’amour de Dieu, parfaitement saint, qui est venu nous rencontrer, nous, pécheurs, afin de nous sauver. Le pasteur David Jang souligne que l’histoire de l’Incarnation, c’est précisément « le Fils de Dieu qui est entré au milieu de nous », et tel est le noyau du christianisme. Parce qu’Il est venu, nous sommes délivrés des chaînes du péché et nous accédons à une nouvelle espérance et une nouvelle vie.

Lorsque cet Évangile est proclamé, notre attitude doit naturellement se traduire par la « foi et l’obéissance ». C’est le sens de l’expression « pour amener, en son Nom, à l’obéissance de la foi, toutes les nations » (Romains 1.5). Autrefois en dehors de l’Alliance du salut, ces gens entendent désormais l’Évangile, découvrent la puissance de cet Évangile et en font l’expérience. Par la foi et l’obéissance, ils ne peuvent plus vivre comme avant. Libérés de leurs péchés par la croix de Jésus-Christ et soutenus par la puissance de la vie nouvelle qui jaillit de la résurrection, ils entreprennent de vivre pour la gloire de Dieu.

C’est grâce à cette puissance de l’Évangile que Paul peut appeler les croyants de l’Église de Rome « tous ceux qui sont à Rome, bien-aimés de Dieu, appelés à être saints » (Romains 1.7). Au cœur de l’Empire romain, civilisation immense, les chrétiens se heurtaient à l’idéologie dominante et au polythéisme ambiant, mais ils tenaient fermement à la valeur de l’Évangile et l’annonçaient avec courage. C’est ainsi que cette communauté, qui semblait petite et insignifiante aux yeux du monde, a peu à peu changé le cours de l’histoire. Si Paul souligne sans cesse, dans l’Épître aux Romains, la puissance, la signification et l’effet transformateur de l’Évangile, c’est pour cette raison.

L’Incarnation est un « mystère immense » : la Parole de Dieu est devenue homme. Et pour nous, c’est « la lumière qui transperce le désespoir ». Le Dieu de la vérité parfaite, de la lumière éternelle, est Lui-même venu au milieu d’une humanité captive du péché et des ténèbres, ce qui constitue déjà une proclamation d’espérance. Il ne s’agit pas d’une philosophie ou d’une pensée purement cérébrale, mais d’une Vérité « personnelle » que nous pouvons rencontrer et expérimenter concrètement. C’est là la grandeur de l’Incarnation, le point de départ rendant l’Évangile non plus seulement audible, mais véritablement vivant dans nos cœurs.

Par ailleurs, l’événement de l’Incarnation nous lance un appel à une « vie sainte ». Le fait que Jésus ait pris notre humanité ne signifie pas seulement qu’Il a temporairement revêtu un « habit » humain pour nous sauver, mais aussi qu’Il nous ouvre la voie vers une vie sainte et une transformation à Son image. Lorsque Paul parle de « tous ceux qui sont à Rome, bien-aimés de Dieu, appelés à être saints », cela implique qu’ils sont « ceux qui suivent le chemin que Jésus-Christ Lui-même a parcouru ». Dans la Bible, les personnages ne sont pas des personnes parfaites ou sans péché. Mais ils ont revêtu la grâce du Christ dans le plan rédempteur de Dieu, et, à l’exemple de l’abaissement et du sacrifice de Jésus, ainsi qu’en s’appuyant sur la force de Sa résurrection, ils ont emprunté la voie d’une vie nouvelle. Voilà l’essence de la sainteté.

Ce qui compte, c’est donc de ne pas se contenter d’une connaissance intellectuelle sur « Jésus-Christ venu dans l’histoire » et sur « Sa croix et Sa résurrection », mais de manifester cette réalité dans notre vie. C’est précisément ce que répète souvent le pasteur David Jang dans ses prédications : même au sein de l’Église, si l’on ne s’approprie pas vraiment le sens réel de l’Incarnation, de la Croix et de la Résurrection du Christ, on en reste à une pratique religieuse fondée sur une simple connaissance théorique. Le vrai témoignage chrétien n’est pas une doctrine, mais un partage de ce que nous avons vécu : « Voilà comment j’ai rencontré Jésus. Voilà comment mon péché et ma mort ont été résolus dans Sa croix et Sa résurrection. »

Il arrive que nous soyons fatigués ou désespérés en vivant dans ce monde. L’injustice, la souffrance, la maladie et la mort traversent toutes les époques. Mais si nous regardons à « Jésus-Christ, issu de la lignée de David », nous trouverons dans Son Incarnation cette certitude que « Dieu ne nous a jamais abandonnés ». Dans Sa crucifixion et Sa résurrection, nous voyons « le zèle ardent et saint de Dieu qui veut nous soutenir jusqu’au bout ». Lorsque Paul mentionne la « grâce et la paix » (Romains 1.7) et rattache cette grâce à l’amour de Dieu, cela signifie que même si nous sommes faibles et pécheurs, l’intention de Dieu de ne jamais nous abandonner s’est révélée clairement dans l’Incarnation, la Croix et la Résurrection de Jésus.

Une juste compréhension de l’Incarnation conduit à une « compréhension complète de l’Évangile ». Si nous considérons Jésus uniquement comme Dieu, nous perdrons de vue le fait qu’Il a éprouvé nos souffrances et nos tentations ; si nous ne Le voyons que comme un homme, nous ne comprendrons pas pourquoi nous devrions L’adorer ou reconnaître en Lui l’Auteur de la vie éternelle. Dans Romains 1.3-4, Paul montre simultanément Jésus vrai homme et Jésus vrai Dieu, établissant ainsi clairement la structure fondamentale de la christologie chrétienne. Jésus est le vrai homme issu de la descendance de David, mort pour nous, et Il est le vrai Dieu déclaré Fils de Dieu par Sa résurrection. Sans tenir ces deux pôles en équilibre, nous ne pouvons ni comprendre ni proclamer pleinement l’Évangile.

Ainsi, le message central de Romains 1.2-7 est double : premièrement, « le Christ venu conformément à la promesse » ; deuxièmement, « ce Christ, en venant comme nous dans la chair, a ouvert la porte de la vie aux pécheurs que nous sommes ». Dans l’accomplissement de cette promesse, nous voyons la continuité entre l’Ancien Testament, les prophètes, leurs avertissements, leurs espérances, et toute l’histoire d’Israël, qui préparait la « venue du Christ en chair ». Même l’ouverture des routes romaines a pu servir à la diffusion de l’Évangile : le plan de Dieu est vaste et minutieux. Et la conclusion de ce plan, c’est que « le Fils de Dieu, Jésus-Christ », est réellement venu dans l’histoire, et que ceux qui Le suivent reçoivent désormais grâce et paix.


2. La puissance de l’Évangile, achevée par la Croix et la Résurrection

Quand Paul déclare dans Romains 1.4 : « …et déclaré Fils de Dieu avec puissance selon l’Esprit de sainteté, par sa résurrection d’entre les morts », il met en évidence la deuxième dimension centrale de l’Évangile : la « Croix et la Résurrection ». Comme le répète souvent le pasteur David Jang, l’Évangile ne s’arrête pas à la simple affirmation : « Jésus est venu. » Sans la Crucifixion et la Résurrection de Jésus, l’Évangile ne serait pas complet.

L’Incarnation proclame que « Dieu est avec nous », la Croix proclame que « ce Dieu est mort pour nous », et la Résurrection proclame que « ce Dieu mort pour nous est revenu à la vie ». Paul explique que c’est par cet acte de résurrection que Jésus est pleinement reconnu comme « Fils de Dieu » avec puissance. Puisque la Résurrection a vaincu la plus grande tragédie humaine – la domination du péché et de la mort –, tous ceux qui croient en Jésus-Christ reçoivent désormais « une vie nouvelle » en Lui.

Dans 1 Corinthiens 15, Paul déclare que si la Résurrection n’existe pas, notre foi et notre prédication sont vaines (1 Corinthiens 15.14 et suivants). L’amour de la Croix seul ne suffit pas : il faut la Résurrection pour vaincre la mort, qui est « le salaire du péché ». Jésus est réellement mort dans l’histoire, Son corps fut déposé au tombeau, mais « il n’était pas possible qu’il fût retenu par la mort » (Actes 2.24). Ainsi, la Résurrection de Jésus-Christ clôt définitivement la question de Son identité : Il est bien « le Fils de Dieu ».

Croire en l’Évangile signifie accepter que la Croix et la Résurrection concernent « moi » personnellement. « Son amour m’a sauvé, et Sa Résurrection m’a donné une espérance éternelle. » Lorsqu’on fait cette expérience intime, l’Évangile devient vraiment « ma vie ». Le pasteur David Jang appelle cela une « confession de soi », et il enseigne souvent que « la mission, c’est la défense de soi, le témoignage de soi, la confession de soi ». Autrement dit, je reconnais que je suis pécheur, que la Croix de Jésus-Christ expie mon péché, et que Sa Résurrection m’entraîne dans la vie nouvelle : proclamer concrètement cette vérité, c’est le point de départ de la mission.

Paul, lui-même, a fait cette expérience de manière radicale. Sur le chemin de Damas, il rencontre Jésus et consacre ensuite toute sa vie à l’Évangile. Le « Seigneur » qu’il a rencontré n’est pas un dieu lointain, mais Celui qui a été crucifié et Celui qui est ressuscité. Aussi, dans Romains 1.4, Paul déclare que Jésus « a été déclaré Fils de Dieu avec puissance, par sa résurrection d’entre les morts », puis il ajoute aussitôt : « …et qui est Jésus-Christ notre Seigneur. » Jésus est notre Seigneur, Il est aussi le Christ annoncé par l’Ancien Testament.

Le pasteur David Jang met alors fortement l’accent sur « Jésus qui s’est abaissé et qui, pour cela, a été élevé », montrant l’importance de ce message pour l’Église et pour les croyants. Le monde considère la poursuite de la grandeur et du pouvoir comme un signe de réussite. Pourtant, Jésus a fait le chemin inverse : Il s’est abaissé jusqu’à prendre la forme la plus infâme, celle de la croix. Mais par Sa Résurrection et par l’exaltation de Dieu le Père (Philippiens 2.9 et suivants), Il se révèle être le Vainqueur véritable. C’est la victoire de l’amour et du sacrifice. Et suivre la voie du Christ, c’est choisir à notre tour ce chemin d’humilité.

Quand Paul déclare : « Par Lui, nous avons reçu la grâce et l’apostolat » (Romains 1.5), cela va dans le même sens. À cause de la Croix et de la Résurrection de Jésus, Paul a été totalement métamorphosé et envoyé en tant qu’apôtre de l’Évangile. Pour cette mission, il était prêt à tout sacrifier : la prison, les coups, voire la mort. Paul avait fait l’expérience directe de la puissance de l’Évangile et il n’hésitait pas à lui consacrer toute son existence.

L’Évangile possède la « puissance de surmonter la mort », ce qu’aucune autorité terrestre ne peut offrir. Face à la mort, l’humanité est impuissante, mais Jésus-Christ, le « premier-né d’entre les morts », a brisé ce joug (1 Corinthiens 15.20 et suivants). Ainsi, ceux qui sont en Lui n’ont plus rien à redouter de la mort. C’est pourquoi Paul s’exclame : « Je n’ai pas honte de l’Évangile » (Romains 1.16), sachant qu’il est « la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit ». À ce sujet, le pasteur David Jang souligne que si certains croyants n’osent pas annoncer l’Évangile avec assurance, c’est peut-être parce qu’ils n’ont pas fait l’expérience concrète de la puissance de la Croix et de la Résurrection. Nous devons donc revenir chaque jour au cœur de l’Évangile : la Croix et la Résurrection.

De plus, l’expression « pour amener à l’obéissance de la foi » (Romains 1.5) montre que croire en l’Évangile conduit naturellement à l’obéissance. Si je crois vraiment à la Croix et à la Résurrection de Jésus, je ne peux plus vivre pour moi-même. Celui qui m’a sauvé et qui m’a fait revivre, c’est Jésus, donc mon existence tout entière doit se soumettre à Son autorité. Du point de vue du monde, renoncer à ses propres désirs semble très difficile. Mais celui qui croit réellement à la Croix et à la Résurrection finit par se remettre à Jésus et cette foi se manifeste forcément par l’obéissance.

Dans son adresse aux croyants de Rome, Paul dit : « À tous ceux qui sont à Rome, bien-aimés de Dieu, appelés à être saints : Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ » (Romains 1.7). L’expression « Dieu notre Père » est remarquable. Autrefois, on considérait comme presque blasphématoire d’appeler Dieu « Père », tant Il est saint et élevé. Mais grâce à la Croix et à la Résurrection, Jésus a pu enseigner : « Vous prierez ainsi : Notre Père qui es aux cieux… » (Matthieu 6.9). Nous qui sommes pécheurs, déclarés justes, sanctifiés (« appelés à être saints »), avons reçu le droit de dire « Père » en nous adressant à Dieu. Dans cette relation, Dieu est Père et nous sommes Ses enfants.

« La grâce et la paix » sont alors les dons spirituels accordés à ceux qui sont devenus enfants. Depuis l’Ancien Testament, la paix (shalom) représente la plus haute aspiration du peuple de Dieu. Or Paul montre clairement que cette paix n’est possible qu’avec la grâce, c’est-à-dire « la faveur imméritée » obtenue grâce à Jésus-Christ. Un pécheur ne peut produire de lui-même la paix authentique. Ni les sécurités que procurent l’argent ou le pouvoir ne peuvent durer éternellement. Mais si nous pénétrons dans la grâce de la Croix et de la Résurrection, nous sommes libérés de la culpabilité et de la peur de la mort, et une paix profonde s’installe dans nos âmes. C’est pourquoi Paul associe toujours la grâce à la paix, comme deux réalités indissociables.

Le pasteur David Jang explique ainsi que l’Église ne doit pas être un simple « club religieux » ou un lieu réservé à nos activités spirituelles personnelles, mais bien une « communauté de la Croix et de la Résurrection ». Pour que la grâce et la paix s’épanouissent réellement dans l’Église, ses membres doivent croire et obéir à la Croix et à la Résurrection de Jésus-Christ. Si nous croyons que nous sommes morts avec Lui à la croix et que nous vivons désormais par Sa résurrection, alors le pardon, l’amour, le service et le dévouement fleuriront naturellement dans la communauté. En revanche, si le socle spirituel fait défaut, le groupe appelé « Église » peut vite retomber dans les rivalités et les conflits, sans différence notable par rapport au monde.

Finalement, « l’accomplissement de l’Évangile » se trouve dans la victoire apportée par la Croix et la Résurrection. Quand cette victoire devient visible dans nos vies et dans nos communautés, nous devenons une véritable Église. À l’instar de Paul qui dit « notre Seigneur Jésus-Christ », nous aussi confessons : « Au centre de ma vie, il y a Jésus. » S’Il nous a donné la vie par Son abaissement et Son sacrifice, nous devons aussi choisir « la voie de l’humilité et du sacrifice » pour servir les autres et guérir le monde. C’est la voie de la Croix et de la Résurrection.

Être disciple de Jésus, c’est poursuivre « la renonciation à soi-même » et « le suivi du Maître » (Matthieu 16.24) dans la continuité de la Croix et de la Résurrection. Il s’agit de renoncer à notre orgueil et à nos convoitises pour obéir au Seigneur. Alors se réalisera la promesse de Jésus : « Mon joug est doux et mon fardeau léger » (Matthieu 11.30). Même si le chemin semble étroit, voire difficile, la véritable liberté et la joie authentique naissent précisément de l’obéissance à l’Évangile.

Le propos de Paul, au début de l’Épître aux Romains, est donc très clair : « L’Évangile promis de Dieu, déjà annoncé à travers les siècles dans l’Ancien Testament, s’est pleinement concrétisé par l’Incarnation, la Croix et la Résurrection de Jésus-Christ. C’est pour cet Évangile que je suis devenu apôtre, et vous l’avez entendu à votre tour. Recevez donc la grâce et la paix, et répondez par la foi et l’obéissance ! » Voilà la salutation fervente qu’il adresse aux chrétiens de Rome dans Romains 1.2-7, et c’est aussi la mission de l’Église.

Le pasteur David Jang insiste sur la même réalité : nous devons annoncer l’Évangile dans sa plénitude, lier en un seul bloc « la Venue (Incarnation) », la « Mort (Croix) » et la « Résurrection » du Christ. Ne pas en séparer un seul élément ni n’en prêcher qu’un seul, mais proclamer clairement que Jésus est venu sur terre, qu’Il est mort sur la croix, et qu’Il est ressuscité en Fils de Dieu vainqueur. C’est cela l’Évangile intégral, la Bonne Nouvelle qui nous sauve.

Aujourd’hui encore, le monde propose bien des voies : certains prétendent que la raison et la connaissance humaine suffisent, d’autres affirment que le plaisir et l’abondance matérielle sont le but de la vie. Pourtant, ces propositions n’apportent pas de réponse au problème fondamental du péché et de la mort. La solution ne se trouve que dans la Croix et la Résurrection. Il arrive qu’on raille le christianisme en disant « c’est une religion de pécheurs », mais, en vérité, cette formule exprime l’essence de l’Évangile. Jésus a dit : « Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs » (Matthieu 9.13) ; or, nous sommes tous pécheurs. Au moment où nous le reconnaissons, l’Évangile apparaît comme le message d’espérance le plus beau et le plus libérateur.

L’Épître aux Romains est considérée comme la « charte magistrale de l’Évangile ». Dès le préambule, Paul affirme : « Cet Évangile m’a transformé, et maintenant c’est vous qui êtes appelés par cet Évangile. » De persécuteur, il est devenu bâtisseur de l’Église. L’amour de Dieu possède cette puissance de transformer le plus grand pécheur, car cet amour puise sa force dans la Croix et la Résurrection.

En conclusion, Romains 1.2-7 présente l’essence même de l’Évangile. Il ne s’agit pas d’une philosophie humaine, mais d’une promesse divine, accomplie par l’Incarnation, la Croix et la Résurrection de Jésus. Jésus est vraiment devenu homme, issu de la postérité de David, et Il a aussi été déclaré Fils de Dieu par Sa victoire sur la mort. Ceux qui croient et obéissent reçoivent la grâce et la paix, et une nouvelle identité (la sainteté) ainsi qu’une mission. Comme Paul, qui se désignait « serviteur appelé pour l’Évangile », nous aussi sommes appelés à recevoir l’Évangile et à le transmettre.

Le pasteur David Jang rappelle constamment que « l’Évangile, c’est l’amour ». On ne peut expliquer l’Incarnation, la Croix et la Résurrection de Jésus qu’à la lumière de l’amour de Dieu pour les pécheurs. L’Évangile est donc le témoignage le plus sûr de cette vérité : « Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné Son Fils unique », et c’est par la Croix et la Résurrection de ce Fils unique que nous accédons à la joie du salut. Quiconque reçoit l’Évangile porte nécessairement du « fruit d’obéissance » sous l’effet de la reconnaissance et de la joie. Et c’est cela, la « vie évangélique ».

Au final, retenons deux points centraux. Premièrement, l’Évangile est l’accomplissement de ce qui était promis, réalisé par l’Incarnation de Jésus-Christ dans l’histoire. Deuxièmement, cet Évangile s’achève dans la Croix et la Résurrection, qui nous libèrent du péché et de la mort et nous conduisent à la vraie paix. De bout en bout, Paul proclame que cet « Évangile de Jésus-Christ, Fils de Dieu » est le plan de salut de Dieu pour l’humanité, porteur d’une puissance capable de transformer nos vies et le monde.

Le salut de Paul, en ouverture de sa lettre, n’est pas une simple formule de politesse : c’est à la fois une bénédiction et un appel pour tous les saints. « Recevez la grâce et la paix de l’Évangile et vivez en conséquence. » Voilà, selon le pasteur David Jang, l’exhortation répétée. Nous ne devons pas seulement entendre l’Évangile et l’étudier intellectuellement, mais veiller à ce qu’il agisse en nous. Cela signifie nous souvenir chaque jour de la Croix, expérimenter la vie nouvelle de la Résurrection dans chaque domaine de notre existence. Alors l’Église devient réellement une « communauté de l’Évangile », et chaque croyant, un « saint » vivant selon son appel.

Au fond, nous sommes appelés à confesser sans cesse que « Jésus est le Christ ». Dans cette confession se concentre tout ce qui concerne la Venue (Incarnation), la Mort (Croix) et la Résurrection (Victoire) de Jésus. Paul en témoigne auprès des chrétiens de Rome et leur dit : « Vous aussi, vous êtes du nombre de ceux qui appartiennent à Jésus-Christ » (Romains 1.6). L’Église est la communauté de ceux qui « appartiennent à Jésus-Christ », et elle est envoyée dans le monde pour annoncer l’Évangile en Son Nom (Romains 1.5). Voilà la raison de vivre des saints, et la mission confiée par l’Évangile qui possède une force incomparable.

Puisse la méditation de Romains 1.2-7 nous conduire tous à graver plus profondément dans notre cœur le miracle de l’Incarnation – « Jésus-Christ devenu chair comme l’un de nous » – et la puissance salvatrice de Sa Croix et de Sa Résurrection, qui ont triomphé de la mort. Puissions-nous alors nous libérer du péché, goûter la véritable liberté et la joie dans le Christ, et progresser dans l’obéissance. Que notre vie, nourrie par cet Évangile, nous porte à nous aimer et à nous servir mutuellement, et à répandre la lumière du Seigneur dans le monde.

C’est là le dessein que le pasteur David Jang vise constamment dans sa prédication et son ministère. Tout chrétien est invité à refléter dans sa vie l’intégralité de l’œuvre et de la personne de Jésus-Christ : l’Incarnation, la Croix et la Résurrection. Alors nous pourrons faire l’expérience de cette salutation de Paul : « grâce et paix », et passer du statut de « pécheur » à celui de « saint », de « l’angoisse » à « l’espérance ». Telle est la quintessence de l’Évangile, et c’est ainsi que s’incarne pleinement l’idée « le christianisme est la religion des pécheurs ».

Au final, le parcours de l’Évangile est un appel de Dieu adressé à chacun. Comment recevez-vous la Croix et la Résurrection de Jésus ? Est-ce simplement intellectuel, ou l’avez-vous accueilli pleinement dans votre cœur ? Paul, le pasteur David Jang et d’innombrables témoins nous redisent inlassablement : « L’Évangile est réel. » Nous sommes invités à l’expérimenter dans notre vie, à en rendre témoignage autour de nous, pour que d’autres encore deviennent enfants de Dieu. Telle est la raison d’être de l’Église et la mission du croyant.

Prions donc pour qu’en tenant ferme cette Parole, nous contemplions « Jésus venu pour accomplir la promesse », et que nous méditions la Croix et la Résurrection qui ont détruit la mort. Comme Paul le souligne – « j’ai été appelé à l’Évangile » –, nous aussi, n’oublions pas que nous sommes « appelés pour l’Évangile ». Obéissons à cet appel, jouissons de la grâce et de la paix qui nous sont données, et devenons de saints instruments qui proclament l’Évangile partout dans le monde.

Là où se rassemblent de tels croyants, c’est là qu’apparaît la vraie Église. Son signe est la Croix, sa vie est la Résurrection, et sa mission est d’annoncer l’Évangile. Louons Dieu qui est venu chercher les pécheurs par l’Incarnation, qui les a sauvés par la Croix, et qui leur a ouvert la vie éternelle par la Résurrection. Puissions-nous, à notre tour, vivre aujourd’hui cette histoire de l’Évangile.

Enfin, tout en poursuivant l’étude de l’Épître aux Romains, puissions-nous mieux comprendre pourquoi Paul déclare : « C’est pour l’Évangile que j’ai été appelé ». Ce n’est pas un privilège réservé à Paul. En réalité, tous les chrétiens sont « appelés à cause de l’Évangile ». Par l’Évangile, nous passons de la mort à la vie, du pécheur au juste. Rendons grâce pour cet appel, et restons vigilants afin que l’Évangile déploie sa puissance concrète chaque jour dans nos existences.

C’est ce que nous voulions récapituler, en nous appuyant sur Romains 1.2-7 : l’Évangile promis, le mystère de l’Incarnation, et la puissance de l’Évangile, achevée dans la Croix et la Résurrection. Comme le pasteur David Jang le souligne à maintes reprises, l’Évangile est « l’événement d’amour promis » et « la puissance qui donne la vie ». Que nous puissions en témoigner par nos paroles et nos actes, afin qu’au milieu des nations et de nos proches, beaucoup soient conduits « à la foi et à l’obéissance ». Que la grâce et la paix que Dieu le Père et le Seigneur Jésus-Christ accordent puissent abonder chez tous ceux qui s’attachent à cet Évangile.

Le Prologue de la Souffrance et de la Résurrection – Pasteur David Jang


1. Les coulisses d’Anne (Annas) et la corruption du pouvoir religieux

Le texte sur lequel nous allons méditer est issu de l’exposé du Pasteur David Jang, centré sur le passage de l’Évangile de Jean 18.12-21. Dans cette scène, on voit de manière frappante le visage sombre du pouvoir religieux qui s’empare de Jésus pour l’interroger. Parmi les détails importants, il y a cette expression : « Ils l’emmenèrent d’abord chez Anne. » Il ne s’agit pas là d’une simple question procédurale, mais d’un indice capital révélant la corruption fondamentale du pouvoir religieux de l’époque.
À l’époque, dans la société juive, c’était le Sanhédrin (Conseil suprême) qui présidait les procès religieux, sous l’autorité du grand-prêtre en exercice. Or, lorsque Jésus fut arrêté et ligoté, on ne le conduisit pas directement chez Caïphe, le grand-prêtre en fonction, mais chez son beau-père Anne. Cela soulève d’emblée de graves problèmes.
Anne avait déjà occupé la fonction de grand-prêtre pendant environ neuf ans (de l’an 6 à l’an 15 apr. J.-C.). Par la suite, il plaça ses cinq fils successivement à ce poste, puis son gendre Caïphe. À l’origine, le sacerdoce, dans la tradition juive, était à vie et bénéficiait d’une autorité et d’un respect considérables. Mais lorsque la Judée tomba sous domination romaine, la fonction de grand-prêtre devint un pouvoir temporel qu’on obtenait par des tractations politiques et financières. Les Romains choisissaient comme grand-prêtre une personne qui leur était favorable et qui pouvait assurer les appuis financiers nécessaires. Dans ce contexte, Anne aurait versé d’importantes sommes à Rome pour s’emparer de la fonction, tout en accumulant de grandes richesses grâce aux transactions commerciales et au change qui se déroulaient dans l’enceinte du Temple.
Pour Anne, le ministère et l’enseignement de Jésus étaient devenus une véritable menace. Tout au long de son ministère public, Jésus s’attaqua au Temple de Jérusalem en dénonçant la maison de Dieu, transformée en repaire de marchands. Il renversa les tables et purifia le Temple. Dans Jean 2, on voit Jésus répandre l’argent des changeurs et bousculer les marchands de bœufs, de brebis et de pigeons. À l’époque, prévalait un système perverti où seules les offrandes achetées dans l’enceinte du Temple étaient jugées conformes, tandis que celles apportées de l’extérieur étaient rejetées, forçant ainsi le peuple à les acquérir à prix fort directement au Temple. Au cœur de ce système, la famille du grand-prêtre tirait un énorme profit. Anne et ses partisans, au sein de la caste sacerdotale, s’enrichissaient par ces activités commerciales, dont la taxe du Temple et les opérations de change.
Jésus représentait dès lors le plus grand danger pour leur pouvoir en place. Tout en prétendant observer la Loi, Anne avait transformé le Temple, censé être le lieu le plus saint, en un simple moyen de préserver sa puissance et sa richesse. Il avait noué d’innombrables alliances politiques en coulisse avec Rome pour conserver la fonction de grand-prêtre dans sa famille. Voyant Jésus purifier le Temple et entendant ses paroles, « Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai », Anne y vit un défi qu’il fallait impérativement éradiquer. Quitte à utiliser des méthodes violentes ou des applications mensongères de la Loi, il était prioritaire de se débarrasser de cet homme.
Mais pourquoi Jésus fut-il interrogé d’abord chez Anne, au lieu de comparaître devant le Sanhédrin ? Selon la Loi juive, un procès religieux ne pouvait être tenu la nuit, et devait se dérouler en plein jour, dans la cour du Temple ou un autre lieu officiel prévu à cet effet, en présence d’au moins deux témoins. Tout devait se dérouler équitablement. Pourtant, ceux qui avaient arrêté Jésus, sous le couvert de l’obscurité, l’emmenèrent secrètement chez Anne. Non seulement l’interrogatoire par un ancien grand-prêtre n’était pas légitime, mais de surcroît, les Juifs n’avaient pas le pouvoir de prononcer une condamnation à mort. Seul le gouverneur romain avait ce droit. Anne avait donc pour objectif de sceller religieusement la culpabilité de Jésus comme étant un hérétique, puis de le livrer à Pilate en intensifiant les charges : « Cet homme enfreint la Loi, veut détruire le Temple, se proclame Fils de Dieu, et prétend régner à la place de César », etc.
Dans ce complot, Judas joua un rôle déterminant. Il connaissait mieux que quiconque la situation au sein du groupe des disciples et déforma, voire exagéra, les propos de Jésus pour les rapporter à Anne. Dans Jean 13.30, après avoir reçu la bouchée de pain que Jésus lui tendait, Judas sort aussitôt dans la nuit. « Il faisait nuit » ne décrit pas seulement un contexte temporel, mais signale aussi l’obscurité spirituelle et morale dans laquelle Judas venait de sombrer. Ayant déjà négocié la trahison de Jésus pour trente pièces d’argent, il livra à Anne les éléments nécessaires pour accuser Jésus. Les paroles de Jésus sur la destruction du Temple ou sur sa filiation divine (Jésus avait à plusieurs reprises laissé entendre qu’il était le Messie) furent ainsi manipulées.
Anne n’avait pas d’autorité légale pour conduire un interrogatoire, mais il détenait en coulisses le pouvoir économique et la mainmise sur le Temple, au profit du parti des sadducéens. Il avait tellement d’influence sur les décisions du Sanhédrin qu’il était le véritable maître des lieux, reléguant le grand-prêtre en exercice, Caïphe, au rôle de simple « façade ». Tout au long de son ministère, Jésus ne se déroba pas aux confrontations avec ces chefs religieux corrompus. Au contraire, face aux pharisiens, sadducéens et autres groupes, il déclara : « Je suis le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14.6), ramenant le cœur du peuple à l’essence de la Loi. Mais pour ces dirigeants, cela représentait une menace. Finalement, Anne, ce personnage infâme, décida d’employer les grands moyens.
Le Pasteur David Jang souligne à travers ce passage la dangerosité qu’il y a à ce que la religion et le pouvoir s’allient. En étudiant cette scène des Évangiles, il souligne que ceux qui se considèrent comme des leaders religieux, mais qui comptent en réalité sur la force du monde pour commettre des injustices et nuire aux gens, sont invariablement animés par le mensonge et la corruption. La Parole de Dieu est pourtant un message de vie et d’amour. Mais des guides religieux semblables à Anne transforment la Loi en instrument de mort, exploitant la foi du peuple pour renforcer leur pouvoir et leur fortune. Aussi, Jésus s’est-il écrié maintes fois : « Malheur à vous ! » envers ceux qui, sous des apparences pieuses, étaient en réalité des « races de vipères ». Leur connaissance religieuse pouvait être grande, mais ils étaient loin de la vraie essence spirituelle.
Dans Jean 18.19-21, le grand-prêtre interroge Jésus sur « ses disciples et son enseignement » pour comprendre quel était ce message capable de rallier autant de monde. Peut-être Judas l’avait-il informé d’un « enseignement secret », servant ainsi d’argument pour que les grands-prêtres attaquent Jésus : « As-tu osé défier nos traditions, la Loi, et le pouvoir romain ? » Jésus répond : « J’ai parlé ouvertement devant le monde. J’ai toujours enseigné dans les synagogues et dans le Temple, où tous les Juifs se réunissent, et je n’ai rien dit en secret » (Jn 18.20). Jésus n’avait rien à dissimuler. Les chefs religieux, eux, s’acharnaient à intriguer pour préserver leurs privilèges. Mais Jésus, qui est la Vérité même, n’avait pas à se cacher. Il ajouta : « Demande plutôt à ceux qui m’ont entendu. Eux savent ce que j’ai dit » (Jn 18.21), rappelant ainsi la nécessité d’une procédure équitable et de témoins impartiaux. Cependant, tout était déjà joué : Anne et ses complices n’étaient pas intéressés par la question de savoir si Jésus était réellement le Fils de Dieu. Ils voulaient simplement conserver l’accord politique et religieux garantissant leurs privilèges au Temple.
Le Pasteur David Jang avertit que de tels comportements peuvent encore survenir dans l’Église. Lorsqu’une voix se lève pour réclamer la vraie réforme, exhortant l’Église à la repentance afin de retrouver la sainteté du Temple, des groupes déjà gangrenés par l’amour du pouvoir et de l’argent peuvent, au contraire, l’accuser d’hérésie. Ces personnes croient défendre « leur » Église, mais en réalité, elles rejetent la présence de Dieu et Sa Parole, dans une tragique inversion de sens. Le Pasteur David Jang rappelle l’Histoire de l’Église, évoquant la Réforme protestante. À cette époque, l’alliance entre le clergé catholique médiéval et le pouvoir temporel se manifestait par la vente des indulgences et la sécularisation profonde de l’Église. Lorsque Luther proclama « Sola Scriptura », il se heurta de front à l’immense mur de cette puissance ecclésiastique. Que ce soit à l’époque de Jésus, de la Réforme ou aujourd’hui, l’essence du problème demeure la même : ces faux chefs religieux valorisent plus le pouvoir et le profit que la Parole de Dieu, transforment le Temple en un lieu de commerce, et persécutent ceux qui prêchent la repentance.
C’est dans ce contexte qu’a lieu le « procès religieux » illégal de Jésus, suivi de son transfert chez Pilate. L’événement dramatique de la crucifixion prend sa source dans l’interrogatoire clandestin d’Anne cette nuit-là. Si Pilate représente le pouvoir romain et Caïphe le pouvoir religieux juif, Anne était le vrai maître du jeu. L’Évangile de Jean, à la différence des synoptiques (Matthieu, Marc, Luc), désigne nommément Anne et précise que Jésus fut conduit « d’abord » chez lui, soulignant l’importance de ce point de départ.
Cette scène illustre la collusion entre pouvoir politique et pouvoir religieux, capable de mener un innocent à la mort. Mais Jésus n’en fut pas effrayé ; il suivit librement le chemin de la Croix, apportant le salut à l’humanité. Ironiquement, Anne contribua à détruire le Temple qu’il s’acharnait à protéger. Celui-ci était devenu un établissement religieux fonctionnant grâce à la pierre, au commerce et au pouvoir, alors que Jésus déclarait : « Détruisez ce Temple, et je le relèverai en trois jours », signifiant que le véritable Temple est sa propre personne, et la communauté unie dans l’Esprit. Voilà le message qui dérangeait Anne et ses partisans, car il sapait tout leur système de privilèges.
Le Pasteur David Jang met en garde contre la reproduction moderne de tels agissements d’Anne. Plus une communauté chrétienne grandit, se structure et gagne en prestige, plus certains peuvent être tentés par l’appât du gain et le désir d’influence politique. Ils prétendent défendre l’Église ou le Temple, mais ils font avant tout commerce de la religion. Si un tel phénomène s’amplifie, le Temple perd sa sainteté pour devenir un repaire de marchands, exactement comme du temps de Jésus. Pourtant, Dieu suscite toujours une voix prophétique pour réclamer la repentance et annoncer la vérité. Alors, comme Anne, un faux pouvoir religieux cherche à faire taire cette voix et, dans certains cas, tente même de l’éliminer. Les fidèles doivent alors savoir discerner la vérité et défendre courageusement l’essence de l’Évangile, insiste le Pasteur David Jang.
En fin de compte, Jean 18.12-21, avec cette mention « Ils l’emmenèrent d’abord chez Anne », n’est pas un simple détail anecdotique. C’est le symbole tragique de la conjonction entre un chef religieux corrompu et un pouvoir politique pour précipiter Jésus dans l’épreuve. Néanmoins, c’est justement à travers cette sombre machination que Jésus se révèle comme la Lumière. L’ultime sursaut du mal met en lumière l’œuvre salvatrice du Christ. Servant d’avertissement pour l’Église, cet épisode montre combien les croyants doivent rester vigilants pour que des « Anne » ne polluent pas leur communauté. S’inspirer du contre-exemple de cette parodie de procès et du non-respect de la Loi et du Temple, voilà une leçon qui doit nous pousser à tenir fermement la vérité, la repentance et la sainteté, conclut sans cesse le Pasteur David Jang.


II. Le reniement de Pierre et la puissance du Saint-Esprit

Portons maintenant notre attention sur Pierre. Après avoir été conduit chez Anne pour un interrogatoire illégal, Jésus affronte, selon les récits synoptiques, le procès religieux devant Caïphe et le Sanhédrin. Qu’en est-il alors des disciples ? Dès l’arrestation de Jésus, la plupart d’entre eux se dispersent. Seuls Simon Pierre et un autre disciple (qualifié de « connaissance du grand-prêtre » dans Jean 18.15-16 – les exégètes discutent s’il s’agit de Jean lui-même ou même de Judas) suivent Jésus jusqu’à la cour du grand-prêtre. Pierre, du moins, n’avait pas pu se résoudre à abandonner son Maître. Dans l’épisode de l’arrestation (cf. Jean 18.10), il sortit même son épée pour défendre Jésus, puis le suivit jusqu’à la cour de la demeure de celui qui détenait le pouvoir spirituel.
Mais c’est là que Pierre nie être disciple de Jésus. Dans Jean 18.17, la servante qui gardait la porte lui demande : « Toi aussi, n’es-tu pas un des disciples de cet homme ? » Et Pierre répond : « Je ne le suis pas. » Puis, tandis qu’il se réchauffe près d’un brasero, il répète à plusieurs reprises n’avoir aucun lien avec Jésus. Les Évangiles synoptiques précisent qu’alors le coq chanta, et Pierre se souvint des paroles de Jésus, se mettant à pleurer amèrement (Mt 26.75 ; Mc 14.72 ; Lc 22.62). Ainsi, le disciple le plus proche du Seigneur le renia par trois fois. Cet événement demeure l’un des épisodes les plus bouleversants de l’histoire chrétienne, chargé de tristesse et de culpabilité. Pourtant, dans l’Évangile de Jean chapitre 21, le Ressuscité vient à la rencontre de Pierre et lui demande trois fois : « M’aimes-tu ? » avant de lui confier à nouveau une mission d’apôtre. Ce qui était un drame de reniement se transforme alors en une histoire d’amour et de pardon extraordinaires.
Pourquoi Pierre, autrefois si courageux, finit-il par renier Jésus à trois reprises ? Sans doute à cause de la peur suscitée par la violence orchestrée par un système religieux et politique aussi inflexible. Devant la maison d’Anne, où Jésus est emmené comme un vulgaire criminel, il est clair qu’une peine sévère l’attend. Pierre, conscient qu’en se déclarant disciple, il risquerait d’être arrêté à son tour et de subir le même sort, se laissa dominer par la peur. L’énorme pouvoir qu’Anne détenait en coulisses, avec la coopération des troupes romaines, était sans appel : dans ce rapport de force, Pierre n’avait aucun moyen de faire pencher la balance. Alors, sous la pression, il succomba à sa faiblesse humaine.
Il est intéressant de noter que, contrairement aux autres disciples, Pierre s’était au moins avancé jusqu’à la cour. Sa volonté de demeurer auprès du Maître était réelle. Mais il n’a pas pu maintenir fermement son témoignage. Après l’avoir renié, Pierre se laissa submerger par le remords. S’il ne s’était pas relevé, il ne serait resté qu’un exemple frappant d’échec et de misère humaine. Cependant, après la résurrection de Jésus, Pierre va connaître une restauration remarquable. Dans Actes 2, le jour de la Pentecôte, lorsque le Saint-Esprit descend, Pierre s’avance pour prêcher avec audace, et trois mille personnes se convertissent. Celui qui avait renié par crainte devient un serviteur zélé du Christ, fort du Saint-Esprit.
Pour le Pasteur David Jang, ce récit illustre puissamment la réalité et la force du Saint-Esprit. Certes, le reniement de Pierre est issu de sa faiblesse et de son humanité, mais cette faute ne le condamne pas définitivement. Au contraire, en prenant conscience de ses limites, Pierre prépare son cœur à la puissance transformatrice de l’Esprit. Après avoir été témoin de la crucifixion et de la résurrection, Pierre, renouvelé, ne recule plus, même face à la menace des pouvoirs religieux et politiques. Il déclare : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Ac 5.29) et devient un chef intrépide, ne cédant pas aux persécutions.
Ce contraste est frappant avec Judas, qui livra Jésus à Anne et finit par se suicider, accablé de remords. Lui non plus n’était pas condamné d’avance, il aurait pu se repentir. Mais Judas s’enferma dans son désespoir sans accueillir le pardon. Pierre, lui, pleura amèrement mais revint au Seigneur, qui prit l’initiative de le relever. Le Pasteur David Jang met en avant ce point fondamental : quelle que soit la gravité de nos trahisons et de nos égarements, la résurrection du Christ et l’œuvre restauratrice du Saint-Esprit sont capables de nous relever.
Le reniement de Pierre offre aussi un avertissement permanent pour les croyants : il est facile de proclamer sa fidélité, mais bien plus difficile de la maintenir dans les circonstances périlleuses. Si Pierre, le « premier » des disciples, a pu tomber, personne n’est à l’abri. Qu’arriverait-il si la pression du pouvoir politique et religieux venait à se retourner contre ceux qui suivent Jésus ? Beaucoup ressentiraient la même frayeur et pourraient répéter le geste de Pierre : « Je ne connais pas cet homme. » Cependant, ce qui importe, c’est l’attitude ultérieure. Pierre a fondu en larmes et s’est repenti, et Dieu n’a pas ignoré ses larmes. « Pais mes brebis », lui a dit le Christ, lui confiant à nouveau l’annonce de l’Évangile.
Le Pasteur David Jang appelle aujourd’hui l’Église à ce même processus de repentir et de restauration. Dans la persécution, il n’est pas rare que les chrétiens cèdent aux moqueries ou aux pressions du monde, allant jusqu’à transiger avec les principes de leur foi. Mais le Seigneur, par sa grâce, nous demande encore : « M’aimes-tu ? » Et si nous répondons, « Oui, Seigneur, malgré ma faiblesse, je t’aime », alors il nous relève par la puissance du Saint-Esprit, tout comme Pierre fut relevé pour conduire trois mille âmes à la conversion à la Pentecôte.
Le livre des Actes montre bien comment Pierre, une fois emprisonné et frappé, ne renie plus jamais le Christ. Il proclame que rien ne peut le faire taire quant à ce qu’il a vu et entendu. L’homme qui avait eu peur de la menace juive est soudainement métamorphosé en prédicateur intrépide. C’est là, selon le Pasteur David Jang, la démonstration de la « réalité du Saint-Esprit ». Ce n’est pas un concept abstrait, mais une force concrète agissant dans le cœur de quiconque croit au sacrifice expiatoire de la Croix et à la résurrection du Christ.
Comment alors expérimenter la même hardiesse ? Premièrement, par une sincère repentance. Pierre pleura, prenant conscience de son amour pour Jésus, mais aussi de ses limites. Sans confession de péché, il n’y a pas de véritable guérison spirituelle. Deuxièmement, il faut rencontrer le Seigneur de manière personnelle. Après sa résurrection, Jésus s’adressa directement à Pierre : « M’aimes-tu ? » C’était un moment de vérité où sa vanité s’évanouissait pour faire place à la miséricorde et au pardon. Troisièmement, il nous faut chercher constamment la plénitude de l’Esprit à travers la prière et l’écoute de la Parole. Dans Actes 2, le Saint-Esprit se déverse au moment où les disciples persévèrent dans la prière, les poussant à sortir au grand jour pour proclamer la Bonne Nouvelle.
Le Pasteur David Jang applique ces principes à l’Église contemporaine : nous aussi devons demeurer dans la Parole et la prière pour nous remplir de l’Esprit. De nos jours, il arrive que l’Église ou les croyants, par crainte ou par intérêt, n’osent pas annoncer la vérité. Pire, l’Église peut se laisser happer par l’enjeu d’intérêts matériels ou politiques. Mais celui qui vit véritablement sous l’emprise de l’Esprit, à l’exemple de Pierre, doit parvenir à prêcher la Parole sans reculer. Le Pasteur David Jang insiste sur le fait que, malgré notre faiblesse, le Seigneur nous appelle encore, et que le Saint-Esprit nous fortifie pour être ses témoins intrépides.
Le reniement de Pierre, inséré dans le récit où Jésus passe de l’interrogatoire illégal chez Anne à la comparution devant Caïphe et Pilate, jusqu’à la crucifixion, fonctionne comme un miroir mettant en contraste la faute humaine et la grâce divine. Même si le pouvoir politique et religieux se coalise pour détruire Jésus, l’amour du Seigneur et la puissance du Saint-Esprit ont le dernier mot, comme l’indique l’Évangile de Jean dans son ensemble.
Le Pasteur David Jang encourage à ne pas juger ceux qui échouent ou se découragent dans l’Église, mais à se rappeler que leur histoire n’est pas finie. À l’exemple de Pierre, celui qui se repent peut redevenir un instrument puissant entre les mains de Dieu. Même si des « Anne » s’infiltrent dans la communauté pour fausser la vérité et tromper les fidèles, les « Pierre » qui regardent vers Jésus et qui implorent la force de l’Esprit ne succomberont pas. La véritable autorité de l’Église ne provient pas du statut des hommes ni de leurs moyens de pression, mais de la Parole proclamée dans la vérité, sous l’action de l’Esprit. Cela était vrai il y a deux mille ans, et le demeure aujourd’hui.
À travers Jean 18.12-21, nous découvrons comment Anne, un grand-prêtre corrompu, a initié un complot pour conduire Jésus à la mort. Derrière l’apparence de la Loi, du Temple et du procès religieux, il a en réalité combattu Dieu et mis à mort le Christ. Dans cette même cour, Pierre, effrayé, renie son Maître. Mais, sous la conduite du Saint-Esprit, il va se relever et devenir un pilier essentiel de la proclamation de l’Évangile. Cette « ironie » est au cœur de l’Évangile de Jean : l’intrigue la plus sombre révèle encore mieux la lumière qu’est Jésus. Et l’Esprit peut transformer la plus grande faiblesse humaine en force.
Le Pasteur David Jang souligne que, dans l’histoire de l’Église, malgré les innombrables persécutions et déformations, l’Évangile a toujours continué sa course. Ceux qui avaient chuté se sont relevés pour devenir des hérauts de la foi. En comprenant cela, nous aussi, aujourd’hui, pouvons faire confiance au même Saint-Esprit qui agit dans notre présent et saisir l’amour et la vérité de Jésus. Il y eut un grand nombre d’« Anne » dans l’histoire, tentant de prendre le contrôle de l’Église, mais Dieu a toujours suscité des hommes et des femmes à la manière de Pierre, repentants, renouvelés pour porter de nouveau la lumière de l’Évangile. C’est pourquoi, face à l’adversité, la trahison ou nos propres fautes, nous ne devons jamais perdre espoir : Christ est vivant, et l’Esprit demeure à l’œuvre. Plus la nuit est sombre, plus l’aube s’approche. Dans l’ombre du chapitre 18 de Jean, il y a déjà la préparation pour la venue de la lumière.
En conclusion, l’arrestation, l’interrogatoire, puis le reniement de Pierre jusqu’au procès devant Pilate et la crucifixion illustrent à la fois la complicité entre les pouvoirs politiques et religieux pour détruire la Vérité, et la victoire finale de l’amour et de la rédemption divines. Dans la nuit du complot et de la trahison, Jésus marche vers la Croix pour instaurer le Règne de Dieu. Bien que l’Église puisse connaître des « Anne » en son sein et que les disciples, à l’instar de Pierre, puissent chuter, Dieu n’abandonne pas son Église.
C’est pourquoi, selon le Pasteur David Jang, la leçon majeure de ce passage est un double examen : individuellement et collectivement, vérifions si notre foi n’est pas compromise par une quête de pouvoir ou de richesse. Nous devons aussi nous demander si, sous la pression, nous ne renions pas Jésus. Ou encore si, sans le vouloir, nous ne prenons pas parti pour des Anne qui persécutent ceux qui prêchent l’authentique Évangile. Dans le même temps, souvenons-nous que même nos grands égarements peuvent être pardonnés. Comme Pierre, nous pouvons pleurer sur nos fautes et implorer la force de l’Esprit, et le Seigneur ouvre devant nous un lendemain nouveau. Voilà l’enseignement que nous offre la scène de l’interrogatoire dans Jean 18 : malgré la noirceur environnante, il y a la promesse d’une résurrection et d’un renouveau pour ceux qui s’attachent au Christ.

Regardez aux choses d’en haut – Pasteur David Jang


1. L’identité de ceux qui sont ressuscités avec Christ et la profondeur de la grâce

En nous penchant sur cette déclaration de Colossiens 3:1 – « Si donc vous êtes ressuscités avec Christ » –, nous réalisons qu’un seul verset peut résumer l’identité spirituelle du croyant et l’immensité de la grâce. Dans son épître adressée à l’Église de Colosses, l’apôtre Paul signale dès le chapitre 2 l’influence du légalisme et de la philosophie grecque qui ébranle la communauté. Puis, à partir du chapitre 3, il exhorte les croyants : « Recherchez les choses d’en haut », en insistant sur la « vie nouvelle » qui caractérise ceux qui ont été sauvés en Christ. Lorsqu’il emploie l’expression « Si donc vous êtes ressuscités avec Christ », Paul ne propose pas un simple slogan ou une devise, mais met en avant l’événement qui transforme radicalement l’existence de tout croyant.

Paul rappelle le thème de Galates 2:20 : « Je suis crucifié avec Christ » et souligne dans le même temps la quintessence du salut : « ressuscité avec Christ ». L’humanité, vouée à la mort à cause du péché, obtient la vie éternelle par la croix et la résurrection de Jésus-Christ. Ainsi, notre être tout entier est bouleversé. Pour le croyant, l’ancienne identité n’a plus cours ; il devient une créature nouvelle en Christ, déjà riche de ses bénédictions, un être qui a reçu la grâce. Quand Paul déclare « tous sont morts », ce n’est pas une simple formule : il affirme que la puissance de la croix a révolu l’ancienne nature humaine et l’a transformée au plus profond.

Que signifie concrètement l’affirmation « Si donc vous êtes ressuscités avec Christ » ? L’une des vérités paradoxales qui y sont contenues est : « nous sommes peut-être pauvres, mais en réalité déjà riches ». Du point de vue du monde, la richesse se mesure à l’abondance financière, au prestige social ou à la renommée. Mais la véritable richesse en Christ consiste à être affranchi du péché et à recevoir la vie éternelle – c’est la valeur suprême. Dès lors, il devient possible de « s’appauvrir » volontairement, de se dépouiller du désir effréné de richesse ou de gloire terrestre, puisque nous jouissons déjà de cette abondance spirituelle. Il est donc crucial de comprendre que « devenir pauvre » n’est pas un appel au monachisme strict ni un encouragement à la mortification pure et dure. Cela signifie plutôt que, riches spirituellement, nous ne sommes plus obligés de plier le genou devant le matérialisme ou l’obsession de l’honneur mondain.

Cette « richesse spirituelle » trouve sa source dans la grâce. Ce n’est ni par notre mérite ni par nos capacités, mais uniquement par la croix de Jésus et la puissance de sa résurrection que nous la recevons ; elle nous est donnée pour que nous la vivions pleinement. Pourtant, notre mentalité peut encore se laisser influencer par la logique du monde : l’avidité de posséder et de conserver ce que l’on a acquis, la quête démesurée de réussite sociale ou professionnelle, ou l’esprit légaliste qui veut gagner son salut par ses propres mérites. Paul range toutes ces attitudes dans la catégorie des « choses de la terre », dont il exhorte les croyants à se détourner, précisément parce qu’ils « sont ressuscités avec Christ ».

Parmi les prédicateurs d’aujourd’hui qui s’efforcent de transmettre cet enseignement centré sur l’Évangile et le Christ, le pasteur David Jang souligne souvent ceci : « Si, par Jésus-Christ, nous avons déjà reçu la vie éternelle et si l’espérance de la résurrection est une réalité, notre perspective et notre attitude de vie doivent être fondamentalement différentes ». Plutôt que de se laisser constamment happer par les valeurs du monde, il faut « rechercher les choses d’en haut » et vivre comme un être céleste. Ce n’est pas la vie d’une élite spirituelle minoritaire : tous les chrétiens sont appelés à cette identité. « Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, recherchez les choses d’en haut » est le fondement même de cette exhortation.

Un point notable est que cet enseignement ne préconise pas simplement un rejet abstrait des « choses de la terre », comme si l’on devait s’enfermer dans un monastère ou rejeter en bloc toute culture séculière. Au contraire, le croyant possède déjà « les choses d’en haut », ce qui lui confère une liberté et une sérénité pour vivre plus pleinement. Avec l’assurance de cette abondance spirituelle, les biens matériels ou les honneurs de ce monde perdent leur statut de critère absolu. Beaucoup envient l’aisance ou l’opulence extérieures, mais celui qui est « en Christ » et possède déjà tout peut servir le monde avec un cœur libre. Il peut tendre la main aux plus faibles, se sacrifier, choisir de se dépouiller : il est déjà cohéritier de l’héritage ultime. Ainsi, nous sommes « pauvres, mais nous rendons riches plusieurs », nous sommes « comme n’ayant rien, et nous possédons toutes choses » (2 Corinthiens 6:10). Nous pouvons réellement mener cette vie paradoxale.

L’expression « Comme nous avons déjà tout reçu, nous pouvons nous appauvrir » renvoie à la vie de Jésus-Christ lui-même. Bien qu’égal à Dieu, possédant toute la gloire céleste, Jésus s’est dépouillé pour prendre la condition de serviteur et s’est livré jusqu’à la mort sur la croix. Ce renoncement et ce sacrifice sont une invitation à suivre ses traces. Et ceux qui répondent à cet appel ne mènent pas une vie uniquement douloureuse : déjà participants à sa gloire, remplis d’une espérance certaine, ils peuvent avancer avec joie sur le chemin de l’abandon et du don de soi.

Lorsque Paul dit : « Si donc vous êtes ressuscités avec Christ », il ne s’agit pas d’un simple énoncé doctrinal. Il exhorte à modeler notre vie quotidienne sur cette réalité ontologique : nous sommes déjà transformés, alors vivons en cohérence avec ce nouveau statut. Le croyant doit se souvenir en permanence : « J’étais mort avec Christ, maintenant je suis ressuscité et Christ vit en moi ». Voilà la grâce agissante qui nous pousse à nous détourner radicalement de tout ce qui incarne « les choses d’en bas » – l’impudicité, l’impureté, les passions, la convoitise. Nous confessons : « Je suis mort avec Christ, et Christ vit en moi », et c’est ce moteur spirituel qui nous anime.

Le pasteur David Jang, dans ses divers sermons et conférences, met aussi l’accent sur la dimension concrète de la vie nouvelle et de la grâce que nous possédons en Christ. Déclarer : « Nous sommes ressuscités avec Christ » signifie que nous ne sommes plus contraints de vivre sous la tyrannie du péché et de la mort, et que, dans tout ce que nous entreprenons, nous pouvons servir dans la joie, soutenus par l’espérance du Royaume de Dieu.

De plus, cette nouvelle façon de vivre fondée sur la grâce ne se cantonne pas à la sphère personnelle et intérieure ; elle porte du fruit tant au sein de l’Église qu’au cœur de la société, si nous nous laissons guider par la vérité et l’amour. Lorsque nous prenons vraiment conscience de « l’identité et de la grâce des ressuscités avec Christ », notre regard se tourne nécessairement vers « les choses d’en haut ». Il est donc logique que Paul poursuive avec cette injonction : « Cherchez donc les choses d’en haut ».

En résumé, l’affirmation « Si donc vous êtes ressuscités avec Christ » proclame que nous sommes morts et ressuscités avec lui, bénéficiant ainsi d’une identité nouvelle et d’une nouvelle existence. La grâce qui est nôtre en Christ ne relève ni de nos œuvres ni de l’opulence de ce monde ; elle brise la puissance du péché en nous et nous convie à la vie éternelle. Saisir cette vérité nous libère pour renoncer sereinement aux convoitises terrestres et vivre dans la plénitude de la richesse spirituelle que Dieu seul peut offrir.


2. « Recherchez les choses d’en haut » – Les défis de la mondanité et la transition vers un mode spirituel

Lorsque Paul exhorte l’Église de Colosses : « Cherchez les choses d’en haut » (Colossiens 3:1), il ne plaide pas pour un détachement illusoire qui consisterait à « ne regarder que le ciel ». Il enseigne plutôt qu’en vivant au milieu du monde, le croyant appartient déjà à Christ, et que son mode de pensée et son échelle de valeurs doivent s’en trouver transformés. On pourrait qualifier cela de « changement de mode ». Au lieu de continuer à raisonner selon « l’ancien mode », purement terrestre, nous devons adopter le « nouveau mode », celui qui regarde selon la perspective céleste.

Que signifie ce « nouveau mode » ? Dans Colossiens 2:8 et suivants, nous voyons que la philosophie grecque et la gnose exerçaient une influence néfaste sur l’Église, tandis que les exigences légales et ritualistes (mentionnées en 2:16-23, notamment concernant les fêtes, les débuts de mois, le sabbat, les règles alimentaires) constituaient un autre péril. Paul s’inquiète de voir les croyants ballottés entre deux menaces : d’un côté, l’héritage d’une pensée séculière, rationaliste ou gnose, et de l’autre, un légalisme religieux qui vide l’Évangile de sa substance. Même si ces deux courants semblent contradictoires, ils présentent le même danger : affaiblir la foi et dénaturer l’essence de l’Évangile.

Selon la mentalité imprégnée de philosophie grecque et de gnose, la croix et la résurrection du Christ, relevant du « matériel », seraient considérées comme inférieures ; seuls un savoir spirituel ésotérique et la vénération des anges compteraient. Ces adeptes prétendaient qu’une élite, grâce à un « gnosis » particulier, pouvait atteindre le salut. C’est dans ce contexte que Paul met en garde : « Qu’aucun homme, sous prétexte d’humilité et de culte des anges, ne vous ravisse à son gré le prix de la course » (Colossiens 2:18). En d’autres termes, ceux qui nient la suffisance du Christ et veulent s’en remettre à d’autres intermédiaires ébranlent l’Église en s’attachant à un faux mysticisme ou à une pseudo-supériorité spirituelle.

Parallèlement, le légalisme avance que le salut ne se fonde pas sur la grâce de Christ, mais sur le respect scrupuleux de certains rites ou prescriptions. Dans l’épître aux Galates, Paul attaque fermement ceux qu’il appelle les « du parti de la circoncision », rappelant que la circoncision faite par la main de l’homme ne saurait justifier, et que seule la foi conduit à la justice. De même dans l’épître aux Colossiens, il incite l’Église à ne pas se soumettre à l’exigence de célébrer tel jour ou de suivre tel régime alimentaire pour être justifié devant Dieu. Il appelle ces rites « l’ombre des choses à venir », la réalité appartenant à « Christ » (Colossiens 2:17).

Ces deux types de défi – la « pensée mondaine et rationaliste » et le « légalisme rituel » – menaçaient donc la communauté colossienne. Face à cette situation, Paul martèle : « Recherchez les choses d’en haut ». L’authentique foi ne saurait dépendre de la philosophie humaine ni de règles religieuses ; elle repose exclusivement sur l’Évangile de Jésus-Christ, c’est-à-dire la croix et la résurrection. Chercher les choses d’en haut, c’est se tourner vers « le Christ assis à la droite de Dieu » (Colossiens 3:1). Le Christ, mort et ressuscité, monté aux cieux, détient la victoire parfaite. Les croyants, même si leur vie sur terre est parfois difficile, ne doivent jamais perdre de vue qu’ils sont unis au Seigneur victorieux.

Le pasteur David Jang transpose souvent cet enseignement de Paul dans le contexte actuel, soulignant « l’indispensable transition vers un mode spirituel ». Même si nous assistons à des cultes et recevons l’enseignement biblique, si nous laissons nos mentalités envahies par les valeurs et les habitudes du monde, nous continuerons à accorder la priorité aux « choses de la terre ». Or la Parole déclare clairement : « Affectionnez-vous aux choses d’en haut, et non à celles qui sont sur la terre » (Colossiens 3:2). Ici, le verbe grec traduit par « affectionnez-vous » ou « pensez à » inclut l’idée de centrer son intérêt et son attachement : qu’est-ce qui retient le plus notre attention ? Si l’essentiel de nos pensées et de notre énergie est orienté vers l’ambition, la possession, la reconnaissance humaine, alors nous demeurons prisonniers du « mode terrestre ».

Évidemment, il ne s’agit pas de prôner un désengagement de la réalité. Paul lui-même gagnait sa vie en fabriquant des tentes et ne s’est pas retiré de la société. Néanmoins, au milieu de ses activités séculières, sa préoccupation première demeurait la prédication de l’Évangile et la gloire de Dieu. Lorsqu’il exhorte à « ne pas s’affectionner aux choses de la terre », il ne nous dit pas de fuir nos responsabilités quotidiennes, mais de rappeler sans cesse que notre véritable espérance n’est pas dans ce monde, mais dans « les choses d’en haut ».

Concrètement, « Recherchez les choses d’en haut » signifie donc convertir l’ensemble de notre vie aux valeurs du Royaume de Dieu. Les valeurs prônées par Jésus – l’amour, le pardon, le service, l’humilité, la joie, la paix, le partage et le sacrifice – résument l’éthique du Royaume. Paul y fait souvent référence dans toutes ses lettres. Si nous sommes unis à Christ, nous devons aussi nous conformer à sa manière de voir. Vivre la foi, ce n’est pas simplement fêter Pâques un jour par an ou se réjouir à Noël, c’est « vivre avec Christ » au quotidien.

Paul explique la raison de ce repositionnement dans Colossiens 3:3 : « Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu ». L’ancienne nature est déjà morte, et notre vie véritable est désormais cachée en Dieu. L’expression « cachée » évoque la protection, la sécurité, mais aussi la pleine révélation future. Même si nous ne paraissons pas jouir d’un grand succès ici-bas, notre vie est gardée en Dieu, et elle sera pleinement manifestée au dernier jour, lors de la venue de Jésus. Ainsi, « Recherchez les choses d’en haut » n’est pas un rejet pur et simple de la vie présente, mais une invitation à goûter déjà notre héritage céleste.

Cet enseignement demeure profondément actuel. La société moderne valorise la réussite visible, la richesse, le statut social. Les réseaux sociaux exacerbent l’auto-promotion, et l’argent tend à devenir l’aune de toute chose. Malheureusement, l’Église, elle aussi, peut se laisser infiltrer par cette mentalité et basculer vers un légalisme qui amalgame la soif de réussite à l’idée de « bénédiction ». L’Évangile est alors dénaturé en « croire en Jésus pour être plus fortuné ou mieux considéré ». Pourtant, Paul nous avertit qu’aucune philosophie terrestre ni aucun rituel légaliste ne peuvent remplacer Christ.

Ainsi, « Recherchez les choses d’en haut – Les défis de la mondanité et la transition vers un mode spirituel » est un appel à l’examen de conscience pour tout croyant. Le dimanche ou durant une étude biblique, nous proclamons « les choses d’en haut », mais, confrontés à la réalité, nous demeurons souvent soumis aux convoitises de la terre. Pour nous sortir de cette contradiction, Paul nous lance son exhortation solennelle : « Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, recherchez les choses d’en haut ». Ce n’est pas un conseil facultatif, mais un ordre, une voie à laquelle tout croyant est convié, afin de ne pas sombrer ni dans la mondanité ni dans le légalisme, mais de marcher dans la puissance de l’Évangile.

Cette transition se réalise également grâce à l’Église. La communauté ecclésiale fournit un contexte où la Parole de vérité et la pratique de l’amour s’entremêlent pour nous aider à vivre concrètement « les choses d’en haut ». Le pasteur David Jang, comme bien d’autres, encourage cette conversion au « mode spirituel » grâce au culte, à la prédication, à la communion fraternelle, et au service. Mais, in fine, c’est chaque croyant, sous l’impulsion de l’Esprit, qui doit se décider librement à ce basculement. « Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, recherchez les choses d’en haut » : nous sommes invités à ancrer nos regards et nos priorités dans la vision céleste, jour après jour.

En résumé, face au double danger du rationalisme mondain et du légalisme religieux, Paul oppose l’exhortation : « Recherchez les choses d’en haut ». Il met ainsi en évidence la nécessité d’un changement en profondeur, d’un véritable « mode spirituel ». Nous vivons sur cette terre, mais notre centre et notre but ultime sont dans le ciel. C’est cette attitude paradoxale qui caractérise « l’homme ressuscité avec Christ ».


3. Morts et ressuscités – L’espérance de la gloire et la mise en pratique de la vie

Dans Colossiens 3:3-4, Paul déclare que la vie du croyant est « cachée avec Christ en Dieu », puis ajoute : « Quand Christ, votre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire ». Ce texte dévoile la perspective ultime du croyant : la gloire à venir et l’achèvement de la résurrection. Paul développe la doctrine de la résurrection en détail dans 1 Corinthiens 15, et il y fait écho dans l’épître aux Colossiens : « morts et ressuscités », nous sommes porteurs d’une certitude qui nous soutient au quotidien.

Dire que le croyant est « mort » ne signifie pas qu’il se soit simplement amélioré moralement. C’est une rupture totale. Dans l’Ancien Testament, l’animal offert en sacrifice devait être mis à mort. De même, notre « vieil homme » est crucifié avec Christ et n’est plus soumis à la tyrannie du péché. Ainsi, être « ressuscité avec Christ » atteste que nous sommes libérés de l’emprise du péché et de la mort et que nous appartenons désormais entièrement à Dieu. Nous poursuivons notre existence au milieu du monde, mais notre essence profonde est déjà « cachée avec Christ en Dieu ».

Lors des funérailles, on entend parfois un cantique proclamant : « Sa mort est ma résurrection ». Cela rappelle que, pour les croyants, l’espérance de la résurrection change la manière d’envisager la mort. Alors que le monde voit dans la mort la fin ultime, les funérailles chrétiennes conservent une tonalité d’espérance, car nous affirmons que la mort n’a pas le dernier mot. C’est le privilège de ceux qui possèdent la vie éternelle. Comme Jésus l’a dit : « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort ; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais » (Jean 11:25-26). Ainsi, même en traversant la mort corporelle, le croyant demeure uni à la vie éternelle.

Le pasteur David Jang insiste souvent dans ses prédications sur la dimension concrète de cette foi en la résurrection. Ce n’est pas un simple réconfort psychologique ou un vague optimisme : « La résurrection du Christ garantit la nôtre ». La foi en la résurrection n’est pas seulement tournée vers l’avenir ; elle agit déjà dans notre présent. Celui qui sait que cette vie terrestre n’est pas la fin peut assumer des choix plus courageux et libres pour plaire à Dieu. Même si cela implique des pertes ou des sacrifices selon la logique terrestre, nous pouvons persévérer en pensant à la récompense et à la gloire éternelles.

Dès lors, comment se traduit au quotidien la vie de celui qui est « mort et ressuscité » ? Paul fournit des directives éthiques dans la suite de Colossiens 3 :5 et suivants : « Faites donc mourir ce qui, dans vos membres, est terrestre : l’impudicité, l’impureté, les passions, les mauvais désirs et la cupidité, qui est une idolâtrie » (3:5). Puisque nous avons choisi « les choses d’en haut », il s’impose de renoncer aux « choses de la terre ». La personne régénérée ne vit plus selon ses convoitises et ses penchants égoïstes ; elle adopte la vision de l’éternité et de la vie nouvelle qui l’anime.

Paul qualifie la cupidité d’idolâtrie, montrant que l’amour de l’argent ou des biens matériels est une forme de culte rendu à un faux dieu. Dans notre monde actuel, les idoles ne sont plus forcément des statues de pierre ou de bois ; tout ce que l’on élève au rang de dieu, en reléguant Dieu lui-même au second plan, est une idole. Le croyant, ressuscité avec Christ, doit rompre avec ces formes modernes d’idolâtrie.

Pour cela, une vigilance spirituelle constante est nécessaire. Même si nous connaissons l’Évangile, même si nous sommes fidèles à l’Église, les tentations nous guettent continuellement. Que ce soit sous forme de légalisme ou de séductions du monde, nous sommes poussés à quitter l’essentiel de la foi. Dans ces moments, la conscience que « je suis déjà mort et ressuscité avec Christ » nous recentre. Nous ne sommes plus esclaves de notre ancienne vie, mais appelés à cheminer dans la nouveauté. Cette certitude nous incite à abandonner l’iniquité et à suivre la voie du Seigneur.

Par ailleurs, en Colossiens 3:4, Paul projette le croyant vers l’« ultime achèvement » : « Quand Christ, votre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire ». Les souffrances et l’imperfection présentes ne sont pas la fin de l’histoire. Le croyant participe déjà à la gloire céleste, laquelle sera pleinement révélée à la fin. La foi en la résurrection ne consiste pas à nier la souffrance, mais à la replacer dans la perspective d’un dessein bienveillant de Dieu. Elle nous rend capables de traverser l’épreuve sans désespoir.

Tout au long de l’histoire de l’Église, de nombreux croyants ont parcouru la route difficile du martyre, de la persécution ou de la pauvreté extrême. Qu’est-ce qui les a soutenus ? C’est précisément la certitude de la résurrection, l’union à la vie éternelle. Une telle force ne vient pas d’eux-mêmes : elle provient exclusivement de la grâce de Jésus-Christ et de la puissance de l’Esprit. C’est pourquoi, même au milieu des tempêtes de la vie, ils ont pu garder la joie et le courage.

Ainsi, celui qui possède la « vie de ressuscité » regarde avec espérance le retour du Christ et s’emploie avec sérieux aux tâches d’ici-bas. Rempli d’humilité, d’amour et de service, il s’implique auprès de ses semblables, tout en s’engageant activement dans la mission. Le pasteur David Jang souligne à maintes reprises que nous sommes appelés à faire fructifier le Royaume de Dieu sur cette terre en proclamant l’Évangile et en honorant Dieu par notre vie. Notre présence au monde est un acte de culte, de charité, de vérité ; en retour, Dieu se sert de nous pour manifester son règne et sa bonté.

Le fait que Jésus soit « assis à la droite de Dieu », dans la gloire, marque la souveraineté et l’autorité suprêmes du Christ. L’union du croyant avec ce Roi victorieux l’invite à prendre part au triomphe final. Voilà pourquoi la souffrance et les efforts fournis pour l’Évangile ne sont pas vains : le Seigneur, en son temps, récompensera et achèvera toute chose dans sa justice et sa miséricorde.

En définitive, « Morts et ressuscités – L’espérance de la gloire et la mise en pratique de la vie » implique de considérer que notre destin est la gloire à venir et d’y conformer notre quotidien. Étant déjà morts et ressuscités avec Christ, nous ne sommes plus otages des convoitises de ce monde ni de notre péché. Notre vocation est de nous débarrasser de l’impudicité, de l’avidité, des mauvaises passions, et de revêtir la « nature de Christ » faite d’amour, de compassion, d’humilité, de douceur, de patience, de pardon et de réconciliation. C’est là la pratique concrète de la résurrection qui anticipe le Royaume à venir.

Nous n’avançons pas dans cette voie par nos seules forces ou par austérité volontaire. Puisque, grâce à la mort et à la résurrection du Christ, nous avons déjà reçu la vraie abondance, nous lui obéissons en nous appuyant sur sa grâce. Quand quelqu’un s’écrie : « J’ai reçu la vie éternelle, le salut, la vérité et Christ est mon bien suprême », comment pourrait-il s’attacher aux futilités de ce monde ? Cette grâce nous procure la liberté intérieure qui nous fait dépasser les valeurs terrestres.

Même aux funérailles de nos frères et sœurs, nous pouvons chanter l’espérance de la résurrection. Si les obsèques sont généralement marquées par le deuil et la séparation, la liturgie chrétienne y introduit une note de victoire et de consolation, reflétant déjà la réalité de la vie éternelle. « Celui qui croit en moi ne mourra jamais » : si cette promesse retentit lors d’un dernier adieu, la cérémonie prend alors la forme d’un hommage joyeux à la gloire divine, et non d’un désespoir total.

De même, dans la vie de l’Église et dans le ministère pastoral, nous faisons sans cesse l’expérience de la puissance de cette vie « morte et ressuscitée ». En soutenant les membres faibles, en relevant les cœurs découragés, en annonçant l’Évangile au monde, la foi en la résurrection manifeste son efficacité. Le pasteur David Jang, comme d’autres serviteurs de Dieu, aide la communauté à s’approprier en profondeur cette réalité, non pas comme un simple enseignement intellectuel, mais comme une puissance tangible dans la vie et la mort. C’est la transmission de la vitalité de l’Évangile au cœur même de l’existence.

Ainsi, même si nous traversons la richesse ou la pauvreté, la réussite ou l’échec, la joie ou la tristesse, la foi en la résurrection nous assure une identité inébranlable. Le monde connaît mille remous et épreuves, mais la foi dans le Christ ressuscité est l’ancre de l’âme, solidement fixée. L’Église aussi se dresse sur ce roc. Et lorsque le Seigneur reviendra dans la gloire, nous aurons part, nous aussi, à cette gloire. Voilà la promesse qui soutient notre marche quotidienne.

Tel est le message central de Paul : « Vous êtes morts et ressuscités avec Christ ». Nous ne sommes plus les esclaves du péché ni de la Loi, ni prisonniers des idéologies terrestres. Par la grâce de Jésus-Christ et la force de la résurrection, nous voici libres pour vivre en « cherchant les choses d’en haut ». Sur ce chemin, nous nous appliquons à respecter et à incarner une éthique qui reflète le Royaume de Dieu et anticipe la gloire éternelle. Tel est le pouvoir de l’Évangile selon Colossiens 3 : tout est renouvelé pour le croyant, qui se voit offrir une identité nouvelle et une espérance impérissable.

C’est dans cette dynamique que le pasteur David Jang et de nombreux autres pasteurs proclament et enseignent le message de l’Évangile, invitant l’Église à mettre en pratique cette « vie morte et ressuscitée ». Ainsi, nous retrouvons le fil conducteur des trois parties développées plus haut :

  1. L’identité spirituelle et la grâce reçue par ceux qui sont ressuscités avec Christ,
  2. « Cherchez les choses d’en haut » : surmonter le défi de la mondanité et du légalisme pour adopter le « mode spirituel »,
  3. La réalité de la vie « morte et ressuscitée » : l’espérance de la gloire et la mise en œuvre concrète dans l’existence quotidienne.

Ces trois axes sont indissociables et constituent le cœur du message de Colossiens 3. Le croyant est régénéré et revêtu de l’homme nouveau, ce qui l’ouvre sur la vie éternelle et l’espérance de la résurrection. Fort de cette foi, il témoigne du Royaume de Dieu dans ce monde et s’emploie à ressembler toujours plus au Christ. En somme, le dénominateur commun qui traverse ces trois chapitres de réflexion est « la puissance de l’Évangile » : c’est en Christ, et par Christ, que toute chose devient nouvelle, depuis notre identité jusqu’à notre espérance.

Le juste vivra par la foi – Pasteur David Jang

I. « Je n’ai pas honte de l’Évangile »

Lorsque l’apôtre Paul déclare avec force, dans Romains 1.16, « Je n’ai pas honte de l’Évangile », il n’exprime pas simplement une conviction personnelle. Il proclame, au cœur même de l’imposant Empire romain, une confession de foi intrépide qui ne se laisse pas intimider. À l’époque où Paul écrit sa lettre, l’Empire romain (Roman Empire) était à son apogée, jouissant d’un immense pouvoir politique et militaire ainsi que d’une culture resplendissante. Prêcher l’Évangile face à une telle puissance séculière n’avait rien de facile. Songeons aux nombreuses persécutions que Paul a subies – emprisonnements, coups et bien d’autres épreuves – pour avoir annoncé l’Évangile. De ce fait, son affirmation « Je n’ai pas honte de l’Évangile » prend tout son relief : elle est à la fois un acte de volonté décisif et une confession de foi profonde.

Dans 1 Corinthiens 4.13, Paul confesse que ceux qui proclament l’Évangile sont parfois « traités comme les balayures du monde, le rebut de tous ». Il évoque ici la situation des chrétiens de l’Église de Corinthe, montrant à quel point la société de l’époque considérait souvent les croyants comme des gens de l’échelon le plus bas. Corinthe était une cité d’une importance stratégique, à la fois sur les plans commercial et militaire. Elle occupait une place considérable au sein de l’Empire romain. Toutefois, les chrétiens qui y vivaient ne bénéficiaient ni d’un pouvoir social ni d’une aisance financière, et ils se trouvaient donc exposés à la raillerie, au mépris, voire à la persécution directe. Paul souligne cependant que ces croyants, traités comme le « rebut de tous », sont en réalité comme des « vases de terre qui contiennent un trésor » (2 Co 4.7), appelés à être porteurs de la puissance et du salut de Dieu.

Rome, quant à elle, était bien plus grande et plus prestigieuse encore que Corinthe. Aujourd’hui, il ne nous en reste que des ruines et vestiges de deux mille ans, mais ces reliques donnent une idée de la splendeur et de la puissance d’autrefois. Son armée redoutable, son économie florissante et son immense empire, qui soumettait puis intégrait de nombreux peuples, faisaient d’elle la capitale du monde. Oser y annoncer la Croix sanglante et la Résurrection du Christ pouvait passer, du point de vue séculier, pour une folie ou une honte. Paul, pourtant, déclare : « Je n’ai pas honte de l’Évangile », affirmant ainsi que, si puissante fût Rome, toute personne a besoin du salut qu’apporte la puissance de l’Évangile.

D’où Paul tirait-il cette hardiesse ? Il avait rencontré personnellement le Christ ressuscité sur le chemin de Damas (Ac 9) et était convaincu que la Croix et la Résurrection de Jésus étaient l’unique voie de salut pour l’humanité pécheresse. Paul était sûr d’être sauvé grâce à cet Évangile, et savait aussi que cet Évangile est « la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit ». Même s’il devait affronter la honte ou l’opprobre, la Parole de la Croix, disait-il, « est folie pour ceux qui périssent, mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une puissance de Dieu » (1 Co 1.18).

Le pasteur David Jang souligne lui aussi toute l’importance de ce passage de Romains 1.16-17. À notre époque, bien des Églises et des croyants, confrontés aux valeurs du monde, à l’opulence matérielle et au prestige intellectuel, ou encore aux progrès scientifiques et technologiques, semblent parfois mal à l’aise et tentés d’éprouver une sorte de honte. À la question : « La Croix a-t-elle encore du sens pour l’humanité moderne ? Pouvons-nous vraiment croire à la mort et à la Résurrection de Jésus ? », certains se crispent et cachent même qu’ils vont à l’Église. Pourtant, comme l’a clairement enseigné Paul, aucune civilisation, pas même la Rome la plus glorieuse, ni aucune gloire terrestre, ne peut se substituer à « l’Évangile ».

À l’époque de Paul, il y avait déjà des « Grecs sages », experts dans l’art de la rhétorique et de la critique intellectuelle, qui jugeaient l’Évangile, et en particulier la Croix et la Résurrection, comme de la « folie ». Du côté juif, on considérait « maudit celui qui est pendu au bois », ce qui rendait la mort de Jésus sur la Croix difficile à accepter. Malgré tout, Paul proclame : « Les Juifs demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse : nous, nous prêchons Christ crucifié » (1 Co 1.22-23). Il ne se laissait aucunement enfermer par les courants de pensée ni par les traditions de son temps. À ses yeux, seul l’Évangile pouvait sauver le pécheur et transformer le monde. Au milieu des moqueries et persécutions, il renouvelait sans cesse sa résolution de ne pas « avoir honte de l’Évangile ».

L’expression « ne pas avoir honte » recèle plus qu’une simple fierté ; elle révèle un profond secret de foi. Paul adressait le même message au redoutable empire romain, aux Grecs sûrs de leur philosophie et aux Juifs attachés à leurs traditions : ce message vaut toujours aujourd’hui. Si, de nos jours, beaucoup se glorifient de leurs biens matériels, de leurs connaissances, de leur pouvoir ou de leur réussite culturelle, aucun de ces atouts n’a le pouvoir de sauver les âmes. L’humanité est en train de se noyer spirituellement, et la seule bouée de secours reste « l’Évangile ». C’était là la certitude de Paul, et c’est aussi ce que le pasteur David Jang rappelle inlassablement dans ses prédications et ses écrits. L’Église doit garder la hardiesse de proclamer l’Évangile même dans l’ère postmoderne, sans jamais en avoir honte.

Pourquoi Paul dit-il en premier lieu : « Je n’ai pas honte » ? C’est pour proclamer, même au cœur d’une puissance colossale comme Rome, que « cet Évangile est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit ». Aux yeux du monde, la Croix peut sembler dérisoire, mais elle renferme la puissance salvatrice de Dieu, capable de changer le destin de l’humanité. Rome, la sagesse grecque et la tradition juive ne pouvaient échapper au jugement divin sans le salut qu’apporte l’Évangile. C’est pourquoi Paul déclare que l’Évangile n’est pas un sujet de honte, mais plutôt un sujet de fierté, car il est la « puissance de Dieu ».

Dans l’histoire de l’Église, ceux qui ont proclamé l’Évangile sans en avoir honte ont souvent provoqué de véritables tournants historiques. Les martyrs de l’Église primitive ont fièrement tenu bon dans la foi, allant jusqu’au sacrifice suprême. Les réformateurs se sont dressés face aux institutions du Moyen Âge pour proclamer la vérité de l’Évangile, ouvrant ainsi une ère nouvelle. De nombreux missionnaires modernes, malgré toutes sortes d’adversités, continuent de prêcher la Croix sans en avoir honte, ramenant à Dieu un grand nombre de personnes. Ainsi, le mot d’ordre de Paul : « Je n’ai pas honte de l’Évangile » demeure une puissante exhortation pour chacun de nous aujourd’hui.

Certes, nous pouvons, comme tout un chacun, nous intéresser aux sciences, aux arts et aux techniques de notre époque. Nous pouvons même adopter ce qu’ils offrent de bénéfique. Cependant, nous devons nous rappeler qu’aucune de ces choses ne peut assurer le salut de l’humanité. Car l’Évangile seul est « la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit ». Paul met d’emblée l’accent, dans l’incipit de l’Épître aux Romains, sur cette question du salut, qui touche directement à la vie de l’âme. Ni les stratégies, ni les gloires humaines, ni les connaissances du monde ne peuvent conférer la « vie éternelle » : il n’y a que l’Évangile qui en soit le moyen, et Paul ne pouvait le taire.

Aujourd’hui, malgré les progrès considérables de la science, de la médecine et de la connaissance, l’âme humaine ne trouve ni paix ni rémission de la culpabilité, pas plus qu’elle n’échappe à l’angoisse de la mort. Parfois, le confort matériel et la complexité grandissante de la vie ne font que mettre en évidence l’impasse spirituelle. Les questions ultimes – « Pourquoi vivons-nous ? », « Qu’y a-t-il après la mort ? », « Quel est le sens de la vie ? » – demeurent insolubles tant que le péché humain et la finitude de l’homme ne sont pas résolus. Devant ce constat, l’affirmation de Paul – « Je n’ai pas honte de l’Évangile » – n’en ressort que plus éclatante. Beaucoup peuvent juger l’Évangile dépassé ou non scientifique, mais Paul y voyait au contraire la suprême sagesse et l’unique espérance pour une humanité qui se meurt. Le pasteur David Jang, dans ses sermons et ses écrits, répète souvent que même la technologie la plus avancée ne peut ni sauver le pécheur ni soigner les maux fondamentaux de l’âme. Si l’Église hésite ou a honte de proclamer l’Évangile, c’est alors qu’elle dissimule à un monde désespérément en quête de la vérité la seule réponse vitale qui puisse le sauver.

Tout comme Paul qualifiait les chrétiens de Corinthe de « balayures du monde », l’Église actuelle peut paraître démunie aux yeux du monde. Son rayonnement concret semble parfois bien faible, et elle est fréquemment l’objet de critiques. Pourtant, au milieu de cette réalité, le noyau essentiel que l’Église ne doit jamais perdre, c’est « l’Évangile ». Vivre l’Évangile, le garder, le proclamer avec courage : voilà la mission fondamentale du croyant. En effet, le salut ne se trouve dans rien d’autre, et il n’y a pas d’autre puissance à même de résoudre radicalement la condition humaine que l’Évangile. Si nous ne l’oublions pas, l’Église manifestera sa vraie nature, et le croyant s’attachera à une vérité d’une valeur incomparable.

Paul emploie, dans Romains 1.16, la conjonction « Car » (dans plusieurs versions, le texte grec commence effectivement par un « Car »), introduisant ainsi la raison pour laquelle il n’a pas honte de l’Évangile. Il explique : « Car c’est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit. » Pour lui, l’Évangile est la force qui transforme le monde et arrache l’humanité à la mort causée par le péché. Aussi Paul ne songeait-il pas à dissimuler cet Évangile, malgré son apparente faiblesse aux yeux de la société. Que l’on soit Juif, Grec ou d’une autre origine, chacun a besoin de ce salut, et Paul se considère investi d’une mission universelle : faire connaître l’Évangile à toutes les nations. Il nous appartient aujourd’hui, de la même façon, de retenir l’attitude de Paul. Si le monde nous paraît brillant, sachons répéter : « En fin de compte, sans l’Évangile, il n’y a rien. »

La déclaration de Paul n’appartient pas qu’au passé. Elle traverse le temps et demeure très actuelle : même si la culture et le savoir ont évolué, le péché persiste et la mort reste notre lot. Les explications de la science ou la technologie médicale ne peuvent guérir la peur de la mort ni la rupture spirituelle qui sépare l’homme de Dieu. Les âmes humaines, tourmentées par le vide intérieur et le sentiment de culpabilité, ne trouveront leur repos et leur rédemption qu’en la Croix et la Résurrection de Jésus-Christ. C’est pourquoi, à l’exemple de Paul, nous devons encore proclamer, au cœur de notre monde moderne : « Je n’ai pas honte de l’Évangile. » C’est la leçon essentielle de ce premier volet que nous soulignons ici.

II. La puissance du salut accordée par la foi

Paul enchaîne en déclarant, dans Romains 1.16, seconde partie : « cet Évangile est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit. » L’Évangile n’est pas seulement une « bonne nouvelle » ou une « belle histoire émouvante » : c’est la puissance (dynamis) capable de sauver le pécheur. Aucun système philosophique, aucune autorité politique, ni aucune structure institutionnelle ne peut accomplir cela. Paul est convaincu que l’Évangile, lui, le peut. À cette époque, la société romaine était fière de sa culture et de son raffinement intellectuel. En outre, le polythéisme régnait, et une multitude de divinités païennes étaient vénérées. Pourtant, Paul n’en fut ni effrayé ni complexé. Il était certain qu’en dépit de la course de l’humanité à sa propre ruine, la solution pour chacun résidait dans l’Évangile.

Le salut (sōtēria) dont parle Paul ne se limite pas à l’idée d’« échapper à l’enfer pour aller au ciel ». Il désigne la recréation totale de l’être humain dans la puissance de Dieu : la libération de l’esclavage du péché, de la mort et de Satan ; l’adoption comme enfant de Dieu ; la participation à la vie éternelle. C’est précisément ce dont l’humanité a le plus besoin et que seule la Bonne Nouvelle, l’Évangile, peut lui apporter.

Paul ajoute : « au Juif premièrement, puis au Grec ». Lui-même était Juif et connaissait l’histoire de l’attente messianique. Il savait que Jésus-Christ était apparu en Judée et qu’à travers Israël les prophéties du salut s’étaient accomplies. Il était donc logique que le message du salut parvienne d’abord aux Juifs. Mais il souligne aussitôt que la portée de l’Évangile s’étend à tous, y compris aux païens grecs. Il insiste ainsi sur l’universalité du salut. Les Écritures de l’Ancien Testament le laissaient déjà pressentir, et la venue de Jésus a définitivement ouvert cette ère nouvelle. Le pasteur David Jang met souvent en évidence ce point : le salut s’adresse à tous les humains, sans distinction de culture ou de statut social. Jésus est venu pour chaque pécheur, et quiconque croit, sans considération d’origine, peut être sauvé. L’essor rapide de l’Église apostolique montre bien que l’Évangile traverse les frontières et touche toutes sortes de peuples. C’est là la preuve de la force de l’Évangile à renverser les barrières du monde.

Comment l’Évangile exerce-t-il cette « puissance » ? Paul déclare en 1 Corinthiens 1.18 : « La parole de la Croix est folie pour ceux qui périssent ; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une puissance de Dieu. » Autrement dit, la « puissance du salut » repose sur la « Croix ». Le sang versé par le Christ et son sacrifice expiatoire sur la Croix, suivi de sa Résurrection, sont la clé même du salut du pécheur.

Les Juifs recherchaient des signes miraculeux, les Grecs la sagesse, mais Paul répondait en prêchant « Christ crucifié ». La voie que Dieu a choisie pour intervenir dans l’histoire est radicalement différente des attentes humaines. Nous aurions pu croire que le salut viendrait par la puissance ou la sagesse philosophique, mais c’est l’abaissement et le sacrifice de la Croix qui se sont révélés, pour Dieu, la voie la plus puissante. C’est là ce que l’homme ne comprend pas – la « sagesse » et la « puissance » de Dieu.

Paul a fait lui-même l’expérience de ce salut dans sa propre vie. Lui qui était un fervent défenseur du judaïsme traditionnel et un persécuteur acharné des chrétiens (Ac 8-9) fut transformé à 180 degrés après sa rencontre avec le Christ ressuscité. Il est devenu l’apôtre de l’Évangile qu’il voulait détruire et s’est donné tout entier à l’implantation de nouvelles Églises chez les païens. Pareille transformation d’un individu est déjà stupéfiante, mais l’Évangile va plus loin : il est capable de modifier le destin d’une communauté, voire d’influencer le cours de l’histoire.

Aujourd’hui encore, cette puissance de l’Évangile demeure. Si la science et la technique ont progressé, la nature pécheresse de l’homme n’a pas changé : la peur de la mort et la culpabilité pèsent toujours sur lui. De nouvelles formes de péché se manifestent, parfois plus sophistiquées, et des structures du mal apparaissent au sein des sociétés. Pourtant, la Croix et la Résurrection du Christ peuvent laver les péchés, réconcilier les ennemis, reconstruire les relations, et même engendrer une nouvelle culture. C’est pourquoi Paul nomme l’Évangile « la puissance de Dieu pour le salut », et cette puissance englobe tous les domaines de la vie.

En parlant de « puissance de Dieu », Paul ne vise pas seulement la dimension spirituelle, mais inclut la restauration globale de la personne. Par la Chute, l’humanité s’est séparée de Dieu, ce qui a engendré la mort, le chaos moral, les conflits sociaux, et l’angoisse face à la finitude. Mais l’Évangile recrée l’homme, le délivre de son péché (tant originel que personnel) et l’introduit dans une existence nouvelle où il est réconcilié avec Dieu. Dans ce sens, le salut n’est pas seulement un « passeport pour l’au-delà » ; il façonne la vie présente dans toutes ses dimensions.

Toutefois, Paul souligne que ce salut, promis par l’Évangile, ne s’applique pas automatiquement à tout un chacun. Il précise : « … pour le salut de quiconque croit. » La condition sine qua non est la foi. Il ne suffit pas de connaître intellectuellement la mort et la Résurrection de Christ ; il faut les accueillir de tout son cœur, reconnaître que le sacrifice de Jésus est offert pour soi. C’est ainsi que la puissance de l’Évangile devient effective. Tel est le cœur de la foi chrétienne et la loi spirituelle du salut selon Paul.

Le pasteur David Jang rappelle dans plusieurs prédications que la foi est comme « la main qui reçoit un cadeau ». Par la Croix, Dieu a déjà préparé pour nous le salut. Mais pour qu’il devienne personnel, il faut s’en saisir par la foi. Si quelqu’un offre un cadeau et que l’on refuse de le prendre ou qu’on le soupçonne de n’être pas authentique, alors ce cadeau ne nous sert à rien. Il en va de même pour l’Évangile. Peu importe l’ardeur avec laquelle l’Église le prêche : si les gens ne l’acceptent pas dans la foi, ils n’en retireront aucun bénéfice. Mais s’ils s’en emparent avec foi, la grâce du salut devient leur réalité, transformant leur vie et leur donnant la vie éternelle.

« Au Juif premièrement, puis au Grec » : l’idée est que le même salut s’étend de façon identique à tous. Dans l’histoire de l’Église apostolique, on voit bien que Samaritains, officiers romains, eunuques éthiopiens ou philosophes grecs ont eux aussi reçu l’Évangile (Ac 8, 10, 17, etc.). Le projet de Dieu n’établit pas de discrimination : telle est la puissance de l’Évangile, en activité aujourd’hui encore.

Si Paul pouvait tenir fermement un message comme la Croix – jugée « scandaleuse » par les Juifs et « stupide » par les Grecs –, c’est parce qu’il avait été le témoin direct du changement radical opéré par l’Évangile en lui-même et chez de nombreux autres. Il a vu des pécheurs se repentir, se tourner vers une vie sainte, des personnes en inimitié devenir frères dans l’amour, et des communautés unies malgré leurs différences d’origine, toutes issues de la puissance de l’Évangile. C’est pourquoi, quelle que soit la culture triomphante de Rome, la fierté intellectuelle de la Grèce ou le judaïsme attaché à la Loi, Paul était persuadé que rien n’était plus fort que l’œuvre de salut opérée par l’Évangile. Il n’a jamais reculé devant les persécutions.

Aujourd’hui, il nous arrive de perdre courage, surtout lorsque l’Église fait l’objet de critiques du monde. Mais remettons-nous dans le contexte de l’époque de Paul : les premiers chrétiens étaient violemment persécutés, bien plus que nous ne le sommes aujourd’hui, et pourtant l’Évangile s’est répandu à une vitesse inouïe. L’Église, malgré la détresse, a fait basculer l’Histoire. L’Évangile est une force qui transforme le monde à travers l’épreuve. Tant que nous gardons la foi en cette vérité, nous pouvons affirmer, même si l’on nous méprise ou si l’on brandit les prouesses de la science : il n’existe aucun autre moyen de sauver l’humanité et de la guérir en profondeur. Voilà pourquoi la déclaration « c’est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit » reste, aujourd’hui encore, si vitale.

III. La justice de Dieu et la vie du juste : « Le juste vivra par la foi »

Paul conclut, dans Romains 1.17, en précisant l’élément-clé : « En effet, la justice de Dieu s’y révèle par la foi et pour la foi, selon qu’il est écrit : Le juste vivra par la foi. » Ce verset est devenu le slogan central de la Réforme, et il renferme l’essentiel de la doctrine du salut chrétien. L’apôtre y affirme que l’Évangile rend manifeste la « justice de Dieu » (Righteousness of God), grâce à laquelle le pécheur est justifié, et que ce processus se fait « par la foi ».

Lorsque nous entendons le mot « justice », nous pensons souvent à ce qui est juste ou non. Mais, dans la Bible, la « justice de Dieu » prend un sens théologique plus large. L’homme, confronté à la Loi, se découvre pécheur ; il est incapable de satisfaire parfaitement aux exigences de la Loi. Aussi est-il condamné (Rm 3.10 et suivants). Or, Dieu, dans sa grâce, a envoyé Jésus-Christ pour porter la peine de notre péché sur la Croix, ouvrant ainsi un chemin de justification. C’est ce don de Dieu – qui dépasse le pouvoir humain de devenir juste – que Paul appelle « justice de Dieu ». Il s’agit de la justice de Dieu « imputée » au pécheur en vertu de l’amour rédempteur de Dieu.

Dans Galates 3.10, Paul écrit : « Car tous ceux qui s’attachent aux œuvres de la Loi sont sous la malédiction. » La Loi a pour fonction de révéler le péché, mais elle ne propose pas de remède qui permettrait à l’homme de s’en libérer. Pire encore, l’homme, en constatant son incapacité à l’accomplir, se voit condamné plus clairement. C’est pourquoi Paul, dans Romains et Galates, met en avant l’échec de toute tentative de justification par l’accomplissement de la Loi. Seule la « justice de Dieu », venue par Jésus-Christ, peut arracher le pécheur à sa condamnation. Voilà précisément ce que signifie : « L’Évangile révèle la justice de Dieu. »

Le pasteur David Jang répète souvent que l’Évangile est « la justice que Dieu a préparée pour l’homme, en donnant son Fils unique ». Romains 5.8 déclare : « Dieu prouve son amour envers nous : lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. » Par cette œuvre de rachat, Dieu démontre la perfection de sa justice. Cette justice de Dieu se reçoit « par la foi, pour la foi » : de bout en bout, elle est saisie uniquement par la confiance en Dieu. C’est tout le message du Nouveau Testament.

À ce stade, Paul cite Habacuc 2.4 : « Le juste vivra par la foi. » Au temps du prophète Habacuc, le peuple juif était menacé par l’invasion de Babylone. Pourtant, Dieu le rassure : le juste ne vivra pas par sa force ni par ses œuvres, mais par sa foi. Paul transpose cette prophétie à la situation du péché et de la mort qui règnent dans le monde. De la même manière que Babylone n’a pas duré éternellement, l’Empire romain ne saurait être éternel ni échapper au jugement. Malgré la puissance du péché, ceux qui sont déclarés justes par la foi participent à la vie éternelle sous la protection de Dieu.

Cette parole, « Le juste vivra par la foi », a bouleversé Martin Luther et est devenue un cri de ralliement de la Réforme. Au milieu de la corruption de l’Église du Moyen Âge, notamment avec la vente des indulgences, Luther a lutté contre l’idée que l’on pourrait se justifier par des œuvres ou des mérites humains. En étudiant Romains 1.17 et l’Épître aux Galates, il en est venu à prôner les principes du « Sola Fide » (la foi seule), « Sola Gratia » (la grâce seule) et « Sola Scriptura » (l’Écriture seule). Aucun mérite, aucune œuvre n’est capable de produire le salut : seule la justice de Dieu, reçue dans la foi en Jésus-Christ, nous justifie.

C’est toujours valable de nos jours. Certains pensent encore qu’on peut être sauvé simplement en menant une vie exemplaire, ou bien en accumulant des œuvres religieuses et des dons. Paul demeure catégorique : l’homme n’est pas justifié par la Loi ou par ses mérites, mais seulement par la foi. L’expression « il vivra » se réfère non seulement à la survie physique dans ce monde, mais aussi à la vie éternelle, la paix avec Dieu, et finalement à la gloire du Royaume céleste. Tel est le privilège réservé au « juste », c’est-à-dire à celui qui est justifié par la foi.

Paul ajoute que cette justice se révèle « de foi en foi », pour souligner que la foi est nécessaire d’un bout à l’autre. Nous commençons notre vie chrétienne par un acte de foi, et nous la poursuivons de foi en foi, jour après jour. Bien sûr, le péché reste aux aguets et cherche à nous faire tomber, mais le croyant ne se définit plus par la Loi ni par ses échecs : il se définit par la justice que Dieu lui a donnée. Ainsi, chaque fois qu’il trébuche, il se relève dans la repentance et continue sa marche par la foi.

En outre, « Le juste vivra par la foi » sous-tend toute l’éthique chrétienne. Puisque nous sommes sauvés par la grâce de Dieu, sans aucun mérite de notre part, cela doit nous conduire à l’humilité, à la gratitude et à l’amour de l’autre. Si l’homme pouvait s’enorgueillir de sa propre justice, il aurait vite fait de mépriser les autres et d’en tirer vanité. Or l’Évangile nous montre qu’en dehors de la grâce, nous ne sommes rien. Le croyant justifié est donc appelé à se souvenir qu’il n’est pas plus méritant qu’un autre et à accueillir son prochain, lui aussi pécheur, avec amour.

Le pasteur David Jang met en garde contre l’infiltration, au sein de l’Église, d’une mentalité légaliste qui pousserait les chrétiens à se juger mutuellement sur la base de leurs actes. Il nous rappelle : « Nous sommes devenus justes par le sang de Jésus versé à la Croix ; pourquoi donc nous entre-déchirer et nous condamner ? » La leçon de « Le juste vivra par la foi » nous ramène sans cesse à la source de notre justification : l’œuvre expiatoire du Christ. C’est là le noyau que l’Église doit protéger, encore aujourd’hui.

Au final, l’idée de Paul est limpide : la justification ne vient pas de nous, mais du sacrifice de Jésus-Christ à la Croix. Nous saisissons ce don par la foi, et, ainsi, nous devenons justes. Aussitôt, cette foi se déploie dans toute la vie quotidienne : « De foi en foi ». Le salut ne se réduit pas à un événement ponctuel ; il s’agit d’un processus où l’on grandit, fortifié par la foi, jusqu’au terme de notre vie terrestre.

Par ailleurs, cette « justice de Dieu » peut aussi se comprendre comme « la fidélité de Dieu ». Tout le raisonnement de Paul dans l’Épître aux Romains montre que Dieu, en envoyant le Messie promis, Jésus, tient parole et se révèle juste et fidèle. Il fait grâce au monde entier, Juifs et non-Juifs, conformément aux prophéties de l’Ancien Testament. Sa justice n’est pas seulement punitive, elle est surtout salvatrice : par amour, Dieu lui-même a payé le prix du péché. Cette justice salvatrice dépasse l’entendement humain et suscite chez le croyant une reconnaissance infinie.

Telle est la grâce dans laquelle nous demeurons. Et nous y participons par la foi. Romains 1.17, qui ouvre cette grande épître, aborde déjà la condition pécheresse de l’homme, le jugement de Dieu, la rédemption par le Christ et la justification par la foi. L’Épître aux Romains est considérée comme un abrégé magistral de toute la doctrine chrétienne, source d’inspiration spirituelle et intellectuelle pour des générations de théologiens et de fidèles. Comprendre « Le juste vivra par la foi » revient pratiquement à poser la clé qui ouvre la porte de la foi.

Cette vérité n’est pas qu’une notion abstraite. Paul a pu se tenir sans crainte devant Rome et affirmer : « Je n’ai pas honte de l’Évangile » parce qu’il avait la certitude du salut par la justice de Dieu. Il avait rencontré personnellement la puissance de la miséricorde divine et en avait vu les effets transformateurs. Cela lui conférait une assurance inébranlable, dépassant de loin tout ce que Rome pouvait offrir.

Le pasteur David Jang souligne souvent la portée de Romains 1.16-17, tant dans le cadre historique de la Réforme que pour la situation contemporaine de l’Église. Le slogan « Sola Fide » (la foi seule) nous rappelle que le salut dépend entièrement de la grâce de Dieu, manifestée en Jésus-Christ. De là découlent l’humilité, l’action de grâce et l’engagement dans l’amour. Aussi le croyant peut-il expérimenter une liberté, une joie et une assurance incomparables. Celui qui est passé du statut de pécheur à celui de juste témoigne déjà de la grâce immense de Dieu. Dès lors, comment pourrait-il avoir honte de l’Évangile ? Il va plutôt l’annoncer, s’y conformer et servir son prochain par amour.

« Le juste vivra par la foi » : que Babylone attaque, que Rome persécute ou que les péchés pullulent aujourd’hui, le juste persévère et puise sa vie dans la foi. C’est l’ultime réponse que Dieu nous offre, et cette réponse ne peut être ébranlée. Car notre assurance ne repose ni sur notre volonté ni sur notre force, mais sur « la justice de Dieu » produite par l’expiation de Jésus-Christ à la Croix. C’est la foi qui nous justifie et nous fait vivre sous le regard de Dieu, jusqu’à la vie éternelle. Voilà l’essence même de toute l’Épître aux Romains et, par-delà, de tout l’Évangile. C’est là, selon Paul, le « pilier » que l’Église et les croyants doivent garder.

En fin de compte, Romains 1.16-17 véhicule trois messages essentiels. Premièrement, l’affirmation de Paul : « Je n’ai pas honte de l’Évangile », nous appelle à demeurer fermes, convaincus que l’Évangile seul est la puissance de Dieu pour le salut, quels que soient les pressions et les défis du monde. Deuxièmement, puisque l’Évangile est « la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit », l’Église doit en faire sa priorité absolue : rien d’autre n’apportera la solution au péché, à la mort et aux questions existentielles. Troisièmement, la « justice de Dieu » se révèle dans l’Évangile ; elle nous est imputée par la foi, nous rendant justes et nous conférant la vie éternelle : c’est le sens de « Le juste vivra par la foi », accompli aujourd’hui encore.

Ce passage de Romains 1.16-17, synthétique et puissant, contient l’essentiel de la théologie du salut. Martin Luther raconte qu’en le comprenant, il eut l’impression de voir « la porte du paradis s’ouvrir ». Pour nous aussi, ce verset peut être un déclic spirituel majeur. Si nous y adhérons, si nous n’avons pas honte de l’Évangile et si nous vivons par la foi, le monde découvrira où se trouve le vrai salut.

Enfin, « Le juste vivra par la foi » ne concerne pas seulement le salut individuel : c’est un message qui s’adresse à l’Église et à toute l’histoire humaine. Chaque fois que l’Église s’est rappelé cette vérité, elle a su se réformer et se renouveler. Paul, face à l’Empire romain ; Luther, face aux abus de l’Église médiévale ; et nous, aujourd’hui, face à la culture séculière, savons que la Croix et la Résurrection sont l’unique puissance du salut. Comme le souligne le pasteur David Jang, c’est uniquement en revenant à cet Évangile que l’Église retrouve sa vitalité et peut remplir sa mission de sel et de lumière pour le monde. Lorsque les croyants proclament l’Évangile avec assurance, reçoivent la justice de Dieu par la foi et en vivent, ils portent les fruits du Royaume de Dieu dans ce monde.

Nous pourrions encore développer bien des aspects de Romains 1.16-17, tant ils sont riches. Retenons-en la leçon fondamentale : ne pas avoir honte de l’Évangile, reconnaître en lui la puissance de Dieu pour notre salut, et saisir par la foi la justice divine. Alors, justifiés, nous vivrons non par nos propres mérites ou par nos vertus, mais grâce au sang versé et à l’amour infini de Dieu, devenant une « nouvelle création ». Tel est le sens profond de Romains 1.16-17 et le cœur de la vérité que l’Église, de génération en génération, confesse.

Souvenons-nous-en chaque jour : « Le juste vivra par la foi. » Et cette foi n’est autre que notre confiance en la justice de Dieu manifestée à la Croix. C’est là que se trouvent notre espérance et notre vie éternelle. Ni la pensée humaine, ni la puissance d’un empire, ni l’air du temps ne peuvent remplacer cet Évangile. Puissions-nous tous, en tant que chrétiens d’aujourd’hui, nous tenir fièrement devant lui, sans en rougir, en reconnaissant qu’il est l’unique vérité qui sauve. C’est notre privilège et notre vocation.