Le Prologue de la Souffrance et de la Résurrection – Pasteur David Jang


1. Les coulisses d’Anne (Annas) et la corruption du pouvoir religieux

Le texte sur lequel nous allons méditer est issu de l’exposé du Pasteur David Jang, centré sur le passage de l’Évangile de Jean 18.12-21. Dans cette scène, on voit de manière frappante le visage sombre du pouvoir religieux qui s’empare de Jésus pour l’interroger. Parmi les détails importants, il y a cette expression : « Ils l’emmenèrent d’abord chez Anne. » Il ne s’agit pas là d’une simple question procédurale, mais d’un indice capital révélant la corruption fondamentale du pouvoir religieux de l’époque.
À l’époque, dans la société juive, c’était le Sanhédrin (Conseil suprême) qui présidait les procès religieux, sous l’autorité du grand-prêtre en exercice. Or, lorsque Jésus fut arrêté et ligoté, on ne le conduisit pas directement chez Caïphe, le grand-prêtre en fonction, mais chez son beau-père Anne. Cela soulève d’emblée de graves problèmes.
Anne avait déjà occupé la fonction de grand-prêtre pendant environ neuf ans (de l’an 6 à l’an 15 apr. J.-C.). Par la suite, il plaça ses cinq fils successivement à ce poste, puis son gendre Caïphe. À l’origine, le sacerdoce, dans la tradition juive, était à vie et bénéficiait d’une autorité et d’un respect considérables. Mais lorsque la Judée tomba sous domination romaine, la fonction de grand-prêtre devint un pouvoir temporel qu’on obtenait par des tractations politiques et financières. Les Romains choisissaient comme grand-prêtre une personne qui leur était favorable et qui pouvait assurer les appuis financiers nécessaires. Dans ce contexte, Anne aurait versé d’importantes sommes à Rome pour s’emparer de la fonction, tout en accumulant de grandes richesses grâce aux transactions commerciales et au change qui se déroulaient dans l’enceinte du Temple.
Pour Anne, le ministère et l’enseignement de Jésus étaient devenus une véritable menace. Tout au long de son ministère public, Jésus s’attaqua au Temple de Jérusalem en dénonçant la maison de Dieu, transformée en repaire de marchands. Il renversa les tables et purifia le Temple. Dans Jean 2, on voit Jésus répandre l’argent des changeurs et bousculer les marchands de bœufs, de brebis et de pigeons. À l’époque, prévalait un système perverti où seules les offrandes achetées dans l’enceinte du Temple étaient jugées conformes, tandis que celles apportées de l’extérieur étaient rejetées, forçant ainsi le peuple à les acquérir à prix fort directement au Temple. Au cœur de ce système, la famille du grand-prêtre tirait un énorme profit. Anne et ses partisans, au sein de la caste sacerdotale, s’enrichissaient par ces activités commerciales, dont la taxe du Temple et les opérations de change.
Jésus représentait dès lors le plus grand danger pour leur pouvoir en place. Tout en prétendant observer la Loi, Anne avait transformé le Temple, censé être le lieu le plus saint, en un simple moyen de préserver sa puissance et sa richesse. Il avait noué d’innombrables alliances politiques en coulisse avec Rome pour conserver la fonction de grand-prêtre dans sa famille. Voyant Jésus purifier le Temple et entendant ses paroles, « Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai », Anne y vit un défi qu’il fallait impérativement éradiquer. Quitte à utiliser des méthodes violentes ou des applications mensongères de la Loi, il était prioritaire de se débarrasser de cet homme.
Mais pourquoi Jésus fut-il interrogé d’abord chez Anne, au lieu de comparaître devant le Sanhédrin ? Selon la Loi juive, un procès religieux ne pouvait être tenu la nuit, et devait se dérouler en plein jour, dans la cour du Temple ou un autre lieu officiel prévu à cet effet, en présence d’au moins deux témoins. Tout devait se dérouler équitablement. Pourtant, ceux qui avaient arrêté Jésus, sous le couvert de l’obscurité, l’emmenèrent secrètement chez Anne. Non seulement l’interrogatoire par un ancien grand-prêtre n’était pas légitime, mais de surcroît, les Juifs n’avaient pas le pouvoir de prononcer une condamnation à mort. Seul le gouverneur romain avait ce droit. Anne avait donc pour objectif de sceller religieusement la culpabilité de Jésus comme étant un hérétique, puis de le livrer à Pilate en intensifiant les charges : « Cet homme enfreint la Loi, veut détruire le Temple, se proclame Fils de Dieu, et prétend régner à la place de César », etc.
Dans ce complot, Judas joua un rôle déterminant. Il connaissait mieux que quiconque la situation au sein du groupe des disciples et déforma, voire exagéra, les propos de Jésus pour les rapporter à Anne. Dans Jean 13.30, après avoir reçu la bouchée de pain que Jésus lui tendait, Judas sort aussitôt dans la nuit. « Il faisait nuit » ne décrit pas seulement un contexte temporel, mais signale aussi l’obscurité spirituelle et morale dans laquelle Judas venait de sombrer. Ayant déjà négocié la trahison de Jésus pour trente pièces d’argent, il livra à Anne les éléments nécessaires pour accuser Jésus. Les paroles de Jésus sur la destruction du Temple ou sur sa filiation divine (Jésus avait à plusieurs reprises laissé entendre qu’il était le Messie) furent ainsi manipulées.
Anne n’avait pas d’autorité légale pour conduire un interrogatoire, mais il détenait en coulisses le pouvoir économique et la mainmise sur le Temple, au profit du parti des sadducéens. Il avait tellement d’influence sur les décisions du Sanhédrin qu’il était le véritable maître des lieux, reléguant le grand-prêtre en exercice, Caïphe, au rôle de simple « façade ». Tout au long de son ministère, Jésus ne se déroba pas aux confrontations avec ces chefs religieux corrompus. Au contraire, face aux pharisiens, sadducéens et autres groupes, il déclara : « Je suis le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14.6), ramenant le cœur du peuple à l’essence de la Loi. Mais pour ces dirigeants, cela représentait une menace. Finalement, Anne, ce personnage infâme, décida d’employer les grands moyens.
Le Pasteur David Jang souligne à travers ce passage la dangerosité qu’il y a à ce que la religion et le pouvoir s’allient. En étudiant cette scène des Évangiles, il souligne que ceux qui se considèrent comme des leaders religieux, mais qui comptent en réalité sur la force du monde pour commettre des injustices et nuire aux gens, sont invariablement animés par le mensonge et la corruption. La Parole de Dieu est pourtant un message de vie et d’amour. Mais des guides religieux semblables à Anne transforment la Loi en instrument de mort, exploitant la foi du peuple pour renforcer leur pouvoir et leur fortune. Aussi, Jésus s’est-il écrié maintes fois : « Malheur à vous ! » envers ceux qui, sous des apparences pieuses, étaient en réalité des « races de vipères ». Leur connaissance religieuse pouvait être grande, mais ils étaient loin de la vraie essence spirituelle.
Dans Jean 18.19-21, le grand-prêtre interroge Jésus sur « ses disciples et son enseignement » pour comprendre quel était ce message capable de rallier autant de monde. Peut-être Judas l’avait-il informé d’un « enseignement secret », servant ainsi d’argument pour que les grands-prêtres attaquent Jésus : « As-tu osé défier nos traditions, la Loi, et le pouvoir romain ? » Jésus répond : « J’ai parlé ouvertement devant le monde. J’ai toujours enseigné dans les synagogues et dans le Temple, où tous les Juifs se réunissent, et je n’ai rien dit en secret » (Jn 18.20). Jésus n’avait rien à dissimuler. Les chefs religieux, eux, s’acharnaient à intriguer pour préserver leurs privilèges. Mais Jésus, qui est la Vérité même, n’avait pas à se cacher. Il ajouta : « Demande plutôt à ceux qui m’ont entendu. Eux savent ce que j’ai dit » (Jn 18.21), rappelant ainsi la nécessité d’une procédure équitable et de témoins impartiaux. Cependant, tout était déjà joué : Anne et ses complices n’étaient pas intéressés par la question de savoir si Jésus était réellement le Fils de Dieu. Ils voulaient simplement conserver l’accord politique et religieux garantissant leurs privilèges au Temple.
Le Pasteur David Jang avertit que de tels comportements peuvent encore survenir dans l’Église. Lorsqu’une voix se lève pour réclamer la vraie réforme, exhortant l’Église à la repentance afin de retrouver la sainteté du Temple, des groupes déjà gangrenés par l’amour du pouvoir et de l’argent peuvent, au contraire, l’accuser d’hérésie. Ces personnes croient défendre « leur » Église, mais en réalité, elles rejetent la présence de Dieu et Sa Parole, dans une tragique inversion de sens. Le Pasteur David Jang rappelle l’Histoire de l’Église, évoquant la Réforme protestante. À cette époque, l’alliance entre le clergé catholique médiéval et le pouvoir temporel se manifestait par la vente des indulgences et la sécularisation profonde de l’Église. Lorsque Luther proclama « Sola Scriptura », il se heurta de front à l’immense mur de cette puissance ecclésiastique. Que ce soit à l’époque de Jésus, de la Réforme ou aujourd’hui, l’essence du problème demeure la même : ces faux chefs religieux valorisent plus le pouvoir et le profit que la Parole de Dieu, transforment le Temple en un lieu de commerce, et persécutent ceux qui prêchent la repentance.
C’est dans ce contexte qu’a lieu le « procès religieux » illégal de Jésus, suivi de son transfert chez Pilate. L’événement dramatique de la crucifixion prend sa source dans l’interrogatoire clandestin d’Anne cette nuit-là. Si Pilate représente le pouvoir romain et Caïphe le pouvoir religieux juif, Anne était le vrai maître du jeu. L’Évangile de Jean, à la différence des synoptiques (Matthieu, Marc, Luc), désigne nommément Anne et précise que Jésus fut conduit « d’abord » chez lui, soulignant l’importance de ce point de départ.
Cette scène illustre la collusion entre pouvoir politique et pouvoir religieux, capable de mener un innocent à la mort. Mais Jésus n’en fut pas effrayé ; il suivit librement le chemin de la Croix, apportant le salut à l’humanité. Ironiquement, Anne contribua à détruire le Temple qu’il s’acharnait à protéger. Celui-ci était devenu un établissement religieux fonctionnant grâce à la pierre, au commerce et au pouvoir, alors que Jésus déclarait : « Détruisez ce Temple, et je le relèverai en trois jours », signifiant que le véritable Temple est sa propre personne, et la communauté unie dans l’Esprit. Voilà le message qui dérangeait Anne et ses partisans, car il sapait tout leur système de privilèges.
Le Pasteur David Jang met en garde contre la reproduction moderne de tels agissements d’Anne. Plus une communauté chrétienne grandit, se structure et gagne en prestige, plus certains peuvent être tentés par l’appât du gain et le désir d’influence politique. Ils prétendent défendre l’Église ou le Temple, mais ils font avant tout commerce de la religion. Si un tel phénomène s’amplifie, le Temple perd sa sainteté pour devenir un repaire de marchands, exactement comme du temps de Jésus. Pourtant, Dieu suscite toujours une voix prophétique pour réclamer la repentance et annoncer la vérité. Alors, comme Anne, un faux pouvoir religieux cherche à faire taire cette voix et, dans certains cas, tente même de l’éliminer. Les fidèles doivent alors savoir discerner la vérité et défendre courageusement l’essence de l’Évangile, insiste le Pasteur David Jang.
En fin de compte, Jean 18.12-21, avec cette mention « Ils l’emmenèrent d’abord chez Anne », n’est pas un simple détail anecdotique. C’est le symbole tragique de la conjonction entre un chef religieux corrompu et un pouvoir politique pour précipiter Jésus dans l’épreuve. Néanmoins, c’est justement à travers cette sombre machination que Jésus se révèle comme la Lumière. L’ultime sursaut du mal met en lumière l’œuvre salvatrice du Christ. Servant d’avertissement pour l’Église, cet épisode montre combien les croyants doivent rester vigilants pour que des « Anne » ne polluent pas leur communauté. S’inspirer du contre-exemple de cette parodie de procès et du non-respect de la Loi et du Temple, voilà une leçon qui doit nous pousser à tenir fermement la vérité, la repentance et la sainteté, conclut sans cesse le Pasteur David Jang.


II. Le reniement de Pierre et la puissance du Saint-Esprit

Portons maintenant notre attention sur Pierre. Après avoir été conduit chez Anne pour un interrogatoire illégal, Jésus affronte, selon les récits synoptiques, le procès religieux devant Caïphe et le Sanhédrin. Qu’en est-il alors des disciples ? Dès l’arrestation de Jésus, la plupart d’entre eux se dispersent. Seuls Simon Pierre et un autre disciple (qualifié de « connaissance du grand-prêtre » dans Jean 18.15-16 – les exégètes discutent s’il s’agit de Jean lui-même ou même de Judas) suivent Jésus jusqu’à la cour du grand-prêtre. Pierre, du moins, n’avait pas pu se résoudre à abandonner son Maître. Dans l’épisode de l’arrestation (cf. Jean 18.10), il sortit même son épée pour défendre Jésus, puis le suivit jusqu’à la cour de la demeure de celui qui détenait le pouvoir spirituel.
Mais c’est là que Pierre nie être disciple de Jésus. Dans Jean 18.17, la servante qui gardait la porte lui demande : « Toi aussi, n’es-tu pas un des disciples de cet homme ? » Et Pierre répond : « Je ne le suis pas. » Puis, tandis qu’il se réchauffe près d’un brasero, il répète à plusieurs reprises n’avoir aucun lien avec Jésus. Les Évangiles synoptiques précisent qu’alors le coq chanta, et Pierre se souvint des paroles de Jésus, se mettant à pleurer amèrement (Mt 26.75 ; Mc 14.72 ; Lc 22.62). Ainsi, le disciple le plus proche du Seigneur le renia par trois fois. Cet événement demeure l’un des épisodes les plus bouleversants de l’histoire chrétienne, chargé de tristesse et de culpabilité. Pourtant, dans l’Évangile de Jean chapitre 21, le Ressuscité vient à la rencontre de Pierre et lui demande trois fois : « M’aimes-tu ? » avant de lui confier à nouveau une mission d’apôtre. Ce qui était un drame de reniement se transforme alors en une histoire d’amour et de pardon extraordinaires.
Pourquoi Pierre, autrefois si courageux, finit-il par renier Jésus à trois reprises ? Sans doute à cause de la peur suscitée par la violence orchestrée par un système religieux et politique aussi inflexible. Devant la maison d’Anne, où Jésus est emmené comme un vulgaire criminel, il est clair qu’une peine sévère l’attend. Pierre, conscient qu’en se déclarant disciple, il risquerait d’être arrêté à son tour et de subir le même sort, se laissa dominer par la peur. L’énorme pouvoir qu’Anne détenait en coulisses, avec la coopération des troupes romaines, était sans appel : dans ce rapport de force, Pierre n’avait aucun moyen de faire pencher la balance. Alors, sous la pression, il succomba à sa faiblesse humaine.
Il est intéressant de noter que, contrairement aux autres disciples, Pierre s’était au moins avancé jusqu’à la cour. Sa volonté de demeurer auprès du Maître était réelle. Mais il n’a pas pu maintenir fermement son témoignage. Après l’avoir renié, Pierre se laissa submerger par le remords. S’il ne s’était pas relevé, il ne serait resté qu’un exemple frappant d’échec et de misère humaine. Cependant, après la résurrection de Jésus, Pierre va connaître une restauration remarquable. Dans Actes 2, le jour de la Pentecôte, lorsque le Saint-Esprit descend, Pierre s’avance pour prêcher avec audace, et trois mille personnes se convertissent. Celui qui avait renié par crainte devient un serviteur zélé du Christ, fort du Saint-Esprit.
Pour le Pasteur David Jang, ce récit illustre puissamment la réalité et la force du Saint-Esprit. Certes, le reniement de Pierre est issu de sa faiblesse et de son humanité, mais cette faute ne le condamne pas définitivement. Au contraire, en prenant conscience de ses limites, Pierre prépare son cœur à la puissance transformatrice de l’Esprit. Après avoir été témoin de la crucifixion et de la résurrection, Pierre, renouvelé, ne recule plus, même face à la menace des pouvoirs religieux et politiques. Il déclare : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Ac 5.29) et devient un chef intrépide, ne cédant pas aux persécutions.
Ce contraste est frappant avec Judas, qui livra Jésus à Anne et finit par se suicider, accablé de remords. Lui non plus n’était pas condamné d’avance, il aurait pu se repentir. Mais Judas s’enferma dans son désespoir sans accueillir le pardon. Pierre, lui, pleura amèrement mais revint au Seigneur, qui prit l’initiative de le relever. Le Pasteur David Jang met en avant ce point fondamental : quelle que soit la gravité de nos trahisons et de nos égarements, la résurrection du Christ et l’œuvre restauratrice du Saint-Esprit sont capables de nous relever.
Le reniement de Pierre offre aussi un avertissement permanent pour les croyants : il est facile de proclamer sa fidélité, mais bien plus difficile de la maintenir dans les circonstances périlleuses. Si Pierre, le « premier » des disciples, a pu tomber, personne n’est à l’abri. Qu’arriverait-il si la pression du pouvoir politique et religieux venait à se retourner contre ceux qui suivent Jésus ? Beaucoup ressentiraient la même frayeur et pourraient répéter le geste de Pierre : « Je ne connais pas cet homme. » Cependant, ce qui importe, c’est l’attitude ultérieure. Pierre a fondu en larmes et s’est repenti, et Dieu n’a pas ignoré ses larmes. « Pais mes brebis », lui a dit le Christ, lui confiant à nouveau l’annonce de l’Évangile.
Le Pasteur David Jang appelle aujourd’hui l’Église à ce même processus de repentir et de restauration. Dans la persécution, il n’est pas rare que les chrétiens cèdent aux moqueries ou aux pressions du monde, allant jusqu’à transiger avec les principes de leur foi. Mais le Seigneur, par sa grâce, nous demande encore : « M’aimes-tu ? » Et si nous répondons, « Oui, Seigneur, malgré ma faiblesse, je t’aime », alors il nous relève par la puissance du Saint-Esprit, tout comme Pierre fut relevé pour conduire trois mille âmes à la conversion à la Pentecôte.
Le livre des Actes montre bien comment Pierre, une fois emprisonné et frappé, ne renie plus jamais le Christ. Il proclame que rien ne peut le faire taire quant à ce qu’il a vu et entendu. L’homme qui avait eu peur de la menace juive est soudainement métamorphosé en prédicateur intrépide. C’est là, selon le Pasteur David Jang, la démonstration de la « réalité du Saint-Esprit ». Ce n’est pas un concept abstrait, mais une force concrète agissant dans le cœur de quiconque croit au sacrifice expiatoire de la Croix et à la résurrection du Christ.
Comment alors expérimenter la même hardiesse ? Premièrement, par une sincère repentance. Pierre pleura, prenant conscience de son amour pour Jésus, mais aussi de ses limites. Sans confession de péché, il n’y a pas de véritable guérison spirituelle. Deuxièmement, il faut rencontrer le Seigneur de manière personnelle. Après sa résurrection, Jésus s’adressa directement à Pierre : « M’aimes-tu ? » C’était un moment de vérité où sa vanité s’évanouissait pour faire place à la miséricorde et au pardon. Troisièmement, il nous faut chercher constamment la plénitude de l’Esprit à travers la prière et l’écoute de la Parole. Dans Actes 2, le Saint-Esprit se déverse au moment où les disciples persévèrent dans la prière, les poussant à sortir au grand jour pour proclamer la Bonne Nouvelle.
Le Pasteur David Jang applique ces principes à l’Église contemporaine : nous aussi devons demeurer dans la Parole et la prière pour nous remplir de l’Esprit. De nos jours, il arrive que l’Église ou les croyants, par crainte ou par intérêt, n’osent pas annoncer la vérité. Pire, l’Église peut se laisser happer par l’enjeu d’intérêts matériels ou politiques. Mais celui qui vit véritablement sous l’emprise de l’Esprit, à l’exemple de Pierre, doit parvenir à prêcher la Parole sans reculer. Le Pasteur David Jang insiste sur le fait que, malgré notre faiblesse, le Seigneur nous appelle encore, et que le Saint-Esprit nous fortifie pour être ses témoins intrépides.
Le reniement de Pierre, inséré dans le récit où Jésus passe de l’interrogatoire illégal chez Anne à la comparution devant Caïphe et Pilate, jusqu’à la crucifixion, fonctionne comme un miroir mettant en contraste la faute humaine et la grâce divine. Même si le pouvoir politique et religieux se coalise pour détruire Jésus, l’amour du Seigneur et la puissance du Saint-Esprit ont le dernier mot, comme l’indique l’Évangile de Jean dans son ensemble.
Le Pasteur David Jang encourage à ne pas juger ceux qui échouent ou se découragent dans l’Église, mais à se rappeler que leur histoire n’est pas finie. À l’exemple de Pierre, celui qui se repent peut redevenir un instrument puissant entre les mains de Dieu. Même si des « Anne » s’infiltrent dans la communauté pour fausser la vérité et tromper les fidèles, les « Pierre » qui regardent vers Jésus et qui implorent la force de l’Esprit ne succomberont pas. La véritable autorité de l’Église ne provient pas du statut des hommes ni de leurs moyens de pression, mais de la Parole proclamée dans la vérité, sous l’action de l’Esprit. Cela était vrai il y a deux mille ans, et le demeure aujourd’hui.
À travers Jean 18.12-21, nous découvrons comment Anne, un grand-prêtre corrompu, a initié un complot pour conduire Jésus à la mort. Derrière l’apparence de la Loi, du Temple et du procès religieux, il a en réalité combattu Dieu et mis à mort le Christ. Dans cette même cour, Pierre, effrayé, renie son Maître. Mais, sous la conduite du Saint-Esprit, il va se relever et devenir un pilier essentiel de la proclamation de l’Évangile. Cette « ironie » est au cœur de l’Évangile de Jean : l’intrigue la plus sombre révèle encore mieux la lumière qu’est Jésus. Et l’Esprit peut transformer la plus grande faiblesse humaine en force.
Le Pasteur David Jang souligne que, dans l’histoire de l’Église, malgré les innombrables persécutions et déformations, l’Évangile a toujours continué sa course. Ceux qui avaient chuté se sont relevés pour devenir des hérauts de la foi. En comprenant cela, nous aussi, aujourd’hui, pouvons faire confiance au même Saint-Esprit qui agit dans notre présent et saisir l’amour et la vérité de Jésus. Il y eut un grand nombre d’« Anne » dans l’histoire, tentant de prendre le contrôle de l’Église, mais Dieu a toujours suscité des hommes et des femmes à la manière de Pierre, repentants, renouvelés pour porter de nouveau la lumière de l’Évangile. C’est pourquoi, face à l’adversité, la trahison ou nos propres fautes, nous ne devons jamais perdre espoir : Christ est vivant, et l’Esprit demeure à l’œuvre. Plus la nuit est sombre, plus l’aube s’approche. Dans l’ombre du chapitre 18 de Jean, il y a déjà la préparation pour la venue de la lumière.
En conclusion, l’arrestation, l’interrogatoire, puis le reniement de Pierre jusqu’au procès devant Pilate et la crucifixion illustrent à la fois la complicité entre les pouvoirs politiques et religieux pour détruire la Vérité, et la victoire finale de l’amour et de la rédemption divines. Dans la nuit du complot et de la trahison, Jésus marche vers la Croix pour instaurer le Règne de Dieu. Bien que l’Église puisse connaître des « Anne » en son sein et que les disciples, à l’instar de Pierre, puissent chuter, Dieu n’abandonne pas son Église.
C’est pourquoi, selon le Pasteur David Jang, la leçon majeure de ce passage est un double examen : individuellement et collectivement, vérifions si notre foi n’est pas compromise par une quête de pouvoir ou de richesse. Nous devons aussi nous demander si, sous la pression, nous ne renions pas Jésus. Ou encore si, sans le vouloir, nous ne prenons pas parti pour des Anne qui persécutent ceux qui prêchent l’authentique Évangile. Dans le même temps, souvenons-nous que même nos grands égarements peuvent être pardonnés. Comme Pierre, nous pouvons pleurer sur nos fautes et implorer la force de l’Esprit, et le Seigneur ouvre devant nous un lendemain nouveau. Voilà l’enseignement que nous offre la scène de l’interrogatoire dans Jean 18 : malgré la noirceur environnante, il y a la promesse d’une résurrection et d’un renouveau pour ceux qui s’attachent au Christ.

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